La Gendarmerie - De la guerre de Cent ans au Premier Empire, en bande dessinée, par Guillaume Berteloot, François Cathala et Benoît Haberbusch, Paris, Editions du Triomphe, 2012.

Un dessinateur de talent, Guillaume Berteloot (à qui l'on doit notamment l'adaptation en BD de grands classiques de la littérature française dont Le Horla de Maupassant en 1986) et deux historiens et capitaines de gendarmerie en fonction au Service historique de la Défense, François Cathala (incollable sur les insignes et la symbolique de l'Arme) et Benoît Haberbusch (docteur en Histoire - Paris IV, il a consacré sa thèse à la gendarmerie en Algérie de 1939 à 1945), retracent dans cette remarquable bande dessinée de 48 pages (accessible à partir de 11 ans) les grandes heures de la gendarmerie, l'une des plus anciennes institutions militaires en France.

Dénommée "maréchaussée" parce qu'elle était, à l'origine, la police militaire des maréchaux en campagne, commandée par un prévôt doté de pouvoirs judiciaires, la gendarmerie (les "gens d'armes") s'est longtemps illustrée en luttant contre les  gens de guerre débandés et pillards. En 1536, François Ier lui confie le soin de veiller à la tranquillité publique dans les campagnes du Royaume. En 1720, Louis XV décide de répartir cette maréchaussée sur tout le territoire en petits détachements (565 brigades de trois ou quatre hommes) donnant de la sorte naissance à ce qui sera la gendarmerie départementale. Napoléon Ier dit d'elle en 1806 que c'est "une institution à part", "c'est une surveillance moitié civile, moitié militaire, répandue sur toute la surface qui donne les rapports les plus précis." 

Cette BD revient sur ce passé si fortement associé aux évènements majeurs de l'histoire du pays. On apprend beaucoup, au travers d'un texte solide et grâce à des images splendides tant par le trait que par la couleur et l'agencement.  

 

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