MOUQUIN (Lucien-Célestin)

Directeur général des recherches (préfecture de police)

 

Né le 23 février 1852 à Paris. Fils naturel de la demoiselle Mouquin, qui épouse ensuite M. Kien, retraité, ex-brigadier des sergents de ville du 14ème arrondissement à Paris. « Venu au monde pendant que sa mère était en condition, comme femme de chambre chez un haut personnage, le sieur Mouquin qui est fort intelligent, reçut une bonne instruction » (Rapport du 26 mars 1874). « A fait toutes ses études d’enseignement secondaire supérieur. Se destinait à l’Ecole centrale des Arts et Manufactures, mais n’a pas pu concourir à cause de la Guerre. Aurait été probablement reçu dans un très bon rang (Note confidentielle de 1894). Dessinateur d’objets d’art chez Tribout, rue Lafayette à Paris. Sergent-major dans la garde nationale pendant la Commune. Sur recommandation de M. Marty, directeur de Mazas, devient secrétaire suppléant des commissariats de Paris (30 juin 1871). Secrétaire du commissariat du quartier de la Salpetrière (avril 1873), puis du quartier des Halles (1874-1877). Fait l’objet d’une enquête du contrôle général pour son attitude durant la Commune, des témoignages affirmant qu’il a servi les insurgés, « non seulement en donnant la paie et les effets à ses hommes à son domicile qui devint un magasin d’équipement, mais en participant à la lutte ». Un rapport du contrôle général de la préfecture de police du 9 avril 1874 dément ces affirmations : «  Il n’y a donc pas lieu de regarder comme suffisamment établis et même comme vraisemblables (…) la part qu’on l’accuse d’avoir prise à la lutte contre les troupes régulières et les menaces qu’il aurait proférées contre les gens d’ordre ». Officier de paix de la ville de Paris, attaché à la police municipale (18 mars 1879). Sur recommandation du sénateur de Seine-et-Oise Ernest Feray, est nommé commissaire de la ville de Paris (juillet 1883). Commissaire (3ème classe) du quartier de la Porte Saint-Martin (17 août 1883), du quartier du Faubourg Montmartre (21 décembre 1885). Commissaire divisionnaire (4 juillet 1894) attaché à la 2ème division de la police municipale – 3ème, 4ème, 10ème, 18ème, 19ème arrondissements et deux compagnies de réserve - (6 juillet 1894). Sous-directeur de la police municipale (13 juin 1899). Délégué temporairement pour remplir les fonctions de directeur général des recherches (30 octobre 1903). Directeur général des recherches (20 mars 1905). Retraité et directeur général honoraire des recherches à la préfecture de police (30 décembre 1911). Vice-président de la Société Amicale de la Préfecture. Administrateur de l’Oeuvre des orphelins. Membre de la fondation Alphonse Peyrat.

 

Sources : Archives de la préfecture de police E A/90 I et dossier de carrière n° 54961

 

Photographie  officielle de la préfecture de police partir d’une photographie de Henri Manuel

 

Bibliographie (ouvrages où il est cité) et extraits :

 

- «M. Mouquin est un fonctionnaire républicain, loyal ; il a l’honneur d’être insulté presque journellement par la Libre Parole et autres feuilles du même genre. Cela ne lui a pas mal réussi ! » (Le Radical, 18 juin 1894).

 

- « Gros, petit, ventripotent, le front bas, la joue pendante, la lèvre lippue, toujours prête à baver quelque ordure ou quelque fiel, l’œil atone, allumé de temps à autre par des pornographies qu’il adore, Mouquin est le bestial, l’épais, le sot (…). Il possède à merveille, et c’est son seul talent, l’art d’aggraver savamment les canailleries qu’on lui ordonne (…). Pressé comme ses collègues de grossir son magot, il s’est immortalisé par l’invention des godillots perméables et à pompes » (Le Sergent de Ville, 13 septembre 1903).

 

- « M. Mouquin, sous-directeur de la police municipale vient d’être nommé, par intérim, directeur général des recherches à la préfecture de police (…). On dit officiellement que cette nomination (…) a été nécessitée par l’état de santé de M. Puibaraud, qui aurait besoin de repos » (Le Gaulois, 2 novembre 1903).

 

- « Le directeur général des Recherches, Mouquin, est célèbre par une pingrerie auprès de laquelle Shylock et Harpagon paraissent d’une prodigalité de grands seigneurs » (Les Guêpes, 9 juillet 1911).

 

- BERLIÈRE (Jean-Marc) – Le monde des polices en France, XIXè-XXè siècles, Bruxelles, Complexe, 1996, p. 124-125 : « La tactique est simple, mais efficace : fixer la foule des manifestants dans un lieu bien circonscrit et l’empêcher d’en sortir (…) : tandis qu’un déploiement de la troupe a pour but d’occuper les deux plateaux de la place et d’y empêcher tout rassemblement, la chaussée est continuellement balayée [par des militaires à cheval] à l’aide du "manège Mouquin" – du nom du sous-directeur de la police municipale qui dirige la manœuvre dans les années cruciales – pour disperser toute tentative de rassemblement ou de défilé ».

 

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de – Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Âge à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 789-790 (notice biographique de Jean-Marc Berlière).

 

- BERLIERE (Jean-Marc) – L’institution policière sous la IIIème République, thèse, Dijon, 1991, p. 666, 684, 975-976, 994, 1001.

 

- FARALICQ (Gaston) – Trente ans dans les rues de Paris, Paris, Perrin, 1934, p. 106, 124, 154, 156.

 

- GREILSAMER (Laurent) – Interpol, policiers sans frontières, Paris, Fayard, 1997, p. 13, 15 et 16.

 

- MIQUEL (Pierre) – La main courante – les archives indiscrètes de la police parisienne 1900-1945, Paris, Albin Michel, 1997, p. 107.

 

RAYNAUD (Ernest) – Souvenirs de police au temps de Félix Faure, Paris, Payot, 1925, p. 112.