CAVARD (Elie, René, Toussaint, Amédée)

Sous-directeur, directeur de la sûreté générale

 

Né le 2 novembre 1842 à Montélimar (Drôme). Licencié en droit. Préfecture de police : surnuméraire, commis auxiliaire des bureaux de l’administration centrale (16 juin 1864), puis commis et commis principal (1871). Sous-chef de bureau (1872). Chef de bureau (1er juillet 1879). Chef-adjoint du cabinet du préfet de police Henri Lozé. « M. Cavard a sous sa direction les trois brigades de recherches ainsi que la brigade des garnis. Chargé en conséquence de toutes les affaires les plus délicates et les plus importantes au point de vue politique, il a fait preuve d’autant de zèle que de dévouement pendant la période boulangiste, au moment des grèves de l’année dernière et dans ces derniers temps, en surveillant le mouvement anarchiste et en recherchant les auteurs des dernières explosions » (Note de 1892). Chef de cabinet du préfet de police Louis Lépine. Chevalier de la Légion d’Honneur (2ème semestre 1888), officier de la Légion d’Honneur (20 juillet 1892). Alors qu’il a fait valoir ses droits à la retraite, il est nommé contrôleur général des services extérieurs à la direction de la sûreté générale (19 septembre 1896). Après que la direction de la sûreté générale est ramenée (21 novembre 1899)  au rang de sous-direction rattachée à la direction du personnel et au secrétariat, il est nommé (21 décembre 1899) sous-directeur de la sûreté générale (mesure lui permettant de percevoir conjointement l’intégralité de son traitement et sa retraite de la préfecture de police).  La règle comptable étant changée et la direction de la sûreté générale rétablie par une loi du 31 mars 1903, il est nommé directeur de la sûreté générale et le reste jusqu’au 16 mars 1906.  Commandeur de la Légion d’Honneur (5 novembre 1901). Directeur Honoraire.

 

Sources : Archives nationales F1bI 406, Archives de la préfecture de police E A/88

 

Bibliographie (ouvrages où l’intéressé est cité) et extraits :

- PALÉOLOGUE (Maurice) – Journal de l’affaire Dreyfus, 1894-1899, l’affaire Dreyfus et le quai d’Orsay, Paris, Plon, 1955, p. 65-69 : « Vendredi, 19 novembre 1897. Cavard, ancien chef du cabinet du préfet de Police, qui dirige actuellement les « Services extérieurs », c’est-à-dire tous les services actifs de la Sûreté générale au ministère de l’Intérieur, vient me voir pour me communiquer divers renseignements sur les anarchistes russes réfugiés en France. La surveillance de ces révolutionnaires est un des points les plus délicats, les plus sensibles, le « point névralgique » de l’alliance franco-russe ».

- VOGEL (Marie-Thérèse) – Les polices des villes entre local et national. L’administration des polices urbaines sous la IIIème République, thèse, Grenoble, 1993, p. 469-470) : « La nomination de Cavard en 1899 est une nomination de fin de carrière, décidée par Waldeck-Rousseau pour reconnaître les services rendus notamment dans la lutte contre le boulangisme et les anarchistes et s’assurer la présence d’un spécialiste de police politique à la Sûreté (…). Cavard s’est en effet illustré dans les aspects les plus politiques de la fonction policière ».

- DUCLERT (Vincent) – Alfred Dreyfus. L’honneur d’un patriote, Paris, Fayard, 2006, p. 305, 313 et 377.

- BOUTEILLER (Paul) sous la direction de - Histoire du ministère de l’Intérieur – de 1790 à nos jours, revue administration, association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, Paris, La documentation française, 1993, page 112.

- EULOGE (Georges-André) – Histoire de la police, des origines à 1940, Paris, Plon, 1985, p. 269-270.

- CHENEVIER (Charles) – De la Combe aux Fées à Lurs, souvenirs et révélations, Paris, Flammarion, 1962, page 6.

-BERLIERE (Jean-Marc) – L’institution policière sous la IIIème République, thèse, Dijon, 1991, p. 447 et 1002.

- LE CLERE (Marcel) - « La direction de la sûreté générale sous la IIIème République » dans Les Directeurs de ministères en France (XIXème -XXème siècles), Genève, Librairie Droz, 1976, page 99.