BOURGEOIS (Léon, Victor, Auguste)

Préfet de police, président du Conseil et ministre de l'Intérieur


Né le 29 mai 1851 à Paris. Décédé le 29 septembre 1925 à Oger (Marne). Père horloger. Sa fille, Marguerite, meurt au Palais-Bourbon le 9 juin 1903. Etudes au lycée Charlemagne et à la faculté de droit de Paris (1870). Docteur en droit. Engagé volontaire dans un régiment d’artillerie (1870-71). Avocat à la cour d’appel de Paris (1872), au cabinet de Christophe, avocat au conseil d’Etat et à la Cour de cassation (1874-75). Sous-chef du contentieux au ministère des Travaux publics (mars 1876). Attaché au cabinet du ministre des Travaux publics, A. Christophle, révoqué au 16 mai 1877. Secrétaire général de la Marne (26 décembre 1877). Sous-préfet de Reims (17 novembre 1880). Préfet du Tarn (8 novembre 1882). Secrétaire général de la préfecture de la Seine (19 octobre 1883).

Préfet de la Haute-Garonne (28 novembre 1885). Directeur du personnel et du secrétariat au ministère de l’Intérieur (6 novembre 1886). Directeur de l’administration départementale et communale au ministère de l’Intérieur (11 janvier 1887). Conseiller d’Etat en service extraordinaire (15 janvier 1887). Préfet de police (17 novembre 1887). Démissionnaire le 10 mars 1888, ayant été élu député radical de la Marne (26 février 1888, réélu le 22 septembre 1889, le 20 août 1893, le 8 mai 1898, le 27 avril 1902). Sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil et à l’Intérieur dans le cabinet Floquet (19 mai 1888). Ministre de l’Intérieur dans le cabinet Tirard (1er mars 1890), de l’Instruction publique et des beaux-arts dans le cabinet Freycinet (17 mars 1890), de la Justice dans le cabinet Ribot (7 décembre 1892). Président du Conseil (1er novembre 1895) et ministre de l’Intérieur et des Cultes, puis ministre des Affaires étrangères (28 mars 1896). Ministre de l’Instruction publique et des beaux-arts dans le cabinet Brisson (28 juin 1898). Envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire au Congrès de la paix à La Haye en 1899. Président de la Chambre des députés (1er  juin 1902). Sénateur de la Marne (20 août 1905 au 7 janvier 1906). Ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Sarrien (14 mars 1906). Ambassadeur extraordinaire à la Conférence de la paix en 1907. Ministre du Travail et de la prévoyance sociale dans le cabinet Poincaré (14 janvier 1912), des Affaires étrangères dans le cabinet Ribot (9 juin 1914). Ministre d’Etat dans le cabinet Briand (29 octobre 1915), du Travail et de la prévoyance sociale dans le cabinet Ribot (20 mars 1917). Ministre d’Etat dans le cabinet Painlevé (12 septembre 1917). Représentant de la France à la Société des Nations et premier président de la SDN en 1919. Prix Nobel de la Paix en 1920.  Réélu sénateur le 11 janvier 1920. Président du Sénat (14 janvier 1940). Démissionne pour raisons de santé (16 février 1923). Réélu sénateur le 6 janvier 1924. Franc-maçon, initié le 15 février 1882 par la loge « La Sincérité » à Reims.


Sources : Archives nationales F1bI 311 et 907*, Archives de la préfecture de police E A/148 II et E A/24 III D/3 ¤¤¤

Photographie : portrait officiel préfecture de police 1887.

Bibliographie (ouvrages où il est cité)
et extraits :

- YBERT (Benoît, sous la direction de) - Premiers ministres et présidents du Conseil depuis 1815, Paris, Perrin, 2002, pages 296-298 :
"A la différence de Clemenceau, Bourgeois n'est pas un tombeur de ministère, mais un radical de gouvernement, humaniste, chaleureux, en quête d'une doctrine réconciliatrice entre socialistes et républicains. "Trapu, barbu, l'oeil vif derrière le binocle, le geste enveloppant, la parole onctueuse, il fait parmi les radicaux provinciaux figure de penseur" résume Jacques Chastenet. (...) Partisan de longue date d'un organisme supranational chargé de régler les litiges internationaux, il est le premier président de la Société des Nations, ce qui lui vaut de recevoir le prix Nobel de la Paix en 1920. La même année, il accède à la présidence du Sénat qu'il abandonne en 1923, étant devenu presque aveugle."

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de, Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Age à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 581.

- BARGETON (René) - Dictionnaire biographique des préfets - septembre 1870 à mai 1982, Paris, Archives nationales, 1994.

- DIAZ (Charles) - La fabuleuse histoire des grands flics de légende, Paris, Editions Jacob-Duvernet, 2010, p. 47.

- DUCLERT (Vincent) - Alfred Dreyfus. L'honneur d'un patriote, Paris, Fayard, 2006, p. 267, 385.

- EULOGE (Georges-André) - Histoire de la police, des origines à 1940, Paris, Plon, 1985, p. 248-249.

- GAUDART DE SOULAGES (Michel) et LAMANT (Hubert) - Dictionnaire des francs-maçons français, Paris, Jean-Claude Lattès, 1995, p. 188-189.

- JOLLY (Jean) - sous la direction de - Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Paris, Presses universitaires de France, 1960.

- MIQUEL (Pierre) - La main courante - les archives indiscrètes de la police parisienne 1900-1945, Paris, Albin Michel, 1997, p. 36.