HENNION (Célestin)

Directeur de la sûreté générale, préfet de police


Né le 8 septembre 1862 à Gommegnies (Nord). Décédé le 14 mars 1915 à Sainte-Adresse (Seine-Maritime). Père commerçant. Etudes au collège du Quesnoy. Engagé volontaire du 31 mars 1881 au 22 septembre 1885. Sous-officier. Campagne de Tunisie. Secrétaire particulier d’Eugène Fosse, sous-préfet de Reims (5 mars 1886). Inspecteur spécial adjoint de 2ème classe à la police spéciale des chemins de fer, affecté à la gare de Paris-Ouest rive droite (15 septembre 1886), puis de Paris-Nord (28 septembre 1888). Commissaire spécial adjoint à la gare du Nord (2 avril 1889). Commissaire de police municipale à Verdun, dans la Meuse (1er mars 1890). Commissaire spécial auxiliaire à la gare de Paris - Montparnasse (5 novembre 1892). Commissaire spécial à la direction de la sûreté générale à Paris, contrôleur du Pari mutuel (15 mars 1893). Nommé à la classe exceptionnelle (8 avril 1896). Commissaire principal (15 octobre 1901). « D’une intelligence prompte et souple, d’un esprit d’initiative avisé et résolu, d’une activité toujours en éveil, heureusement servie par une grande vigueur physique, M. Hennion est un collaborateur précieux, de tous les instants pour le directeur de la sûreté générale. La multiplicité et la variété de ses attributions le mettent en déplacements continuels, sans qu’il ménage jamais ni son temps ni sa peine. Il sacrifie presque entièrement à ses occupations professionnelles sa vie de famille. (…) Dans des circonstances politiques tourmentées, il n’a pas hésité à payer hautement de sa personne et qu’il a fait preuve d’un dévouement tout à fait méritoire en même temps que d’un caractère vraiment courageux » (note du 25 novembre 1903). Fondateur et premier président de l’Association Amicale de prévoyance des commissaires municipaux, commissaires et inspecteurs spéciaux de France et de Tunisie (20 septembre 1905). Directeur de la sûreté générale (28 janvier 1907). Préfet de police (29 mars 1913). En congé pour raisons de santé (2 septembre 1914). Commissaire général du gouvernement français auprès du gouvernement belge replié à Sainte-Adresse (octobre 1914). Mort en fonction. Maire de Gommegnies (de 1908 à 1913 – démission après sa nomination comme préfet de police). Monument érigé à sa mémoire le 14 octobre 1923 à Gommegnies, fondu par les Allemands en 1942, remplacé par une plaque commémorative. Son nom a été donné à la 15ème promotion (1963-1964) des commissaires de l’École nationale supérieure de police.


Sources : Archives nationales F1bI 633 et 908*, F4 3291 ; archives de la préfecture de police (6 cartons) et E A/25 II ; Musée Clemenceau fonds Hennion.

Photographie ci-dessus : Amicale des cadres de la Sûreté nationale

Portrait : Tableau de Maxime FAIVRE réalisé en 1912, représentant Célestin Hennion à son bureau de directeur de la sûreté générale - à voir au Musée Clemenceau.

Images : voir autres portraits

voir également grand uniforme de préfet de police de Célestin Hennion : le-chene-et-le-laurier.blogspot.fr

Bibliographie (ouvrages citant l’intéressé) et extraits :

- DUROSELLE (Jean-Baptiste) – Clemenceau, Paris, Fayard, 1988, p. 506-509 : « En réalité, les "brigades du Tigre" devraient s’appeler les brigades "Hennion". Le mérite de Clemenceau fut précisément d’avoir trouvé Hennion. (…) Le point le plus intéressant, pour nous, est l’amitié qui naquit entre les deux hommes. En 1914, Clemenceau devait être, avec Léon Bourgeois, témoin au mariage – à la mairie – de la fille aînée d’Hennion ».

- MAUNOURY (Henry, directeur de cabinet du préfet de police) – Police de guerre (1914-19), Paris, Editions de la Nouvelle Revue Critique, Bibliothèque d’histoire politique, militaire et navale, 1937, p. 40-43 : « Pendant cette dernière semaine d’août [1914], la santé de M. Hennion déclina. Il était atteint d’un mal grave qui devait l’emportait quelques mois plus tard et son moral faiblissait ».

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de – Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Âge à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 368, 535, 712-713 (notice de Charles Diaz).

- BASCH (Victor) - Le deuxième procès Dreyfus, Rennes dans la tourmente. Correspondances, édition établie par Françoise Basch et André Helard, Paris, Berg International Editeurs, 2003, p. 100, 105 et 107. 

- BELIN (Jules) - Trente ans de Sûreté Nationale, Paris, France-Soir Editions, 1950, p. 18. 

- BERGES (Michel) - Le syndicalisme police en France (1880-1940), Paris, Editions L'Harmattan, 1995, p. 50, 59-78, 282 et 352.

- BERLIERE (Jean-Marc) - "La carrière exceptionnelle d'un commissaire spécial sous la Troisième République : Célestin Hennion" in Le commissaire de police au XIXème siècle, sous la direction de Dominique Kalifa et Pierre Karila-Cohen, Paris, Publications de la Sorbonne, 2008, p. 173-191.

- BERLIERE (Jean-Marc) - L'institution policière sous la IIIème République, Thèse d'histoire, Dijon, 1991, p. 448-460, 688-765, 871-889, 1060-1088.

- BERLIERE (Jean-Marc) - Le monde des polices en France XIXème-XXème siècles, Bruxelles, Complexe, 1996, p. 59-74, 126-129, 230-231.

- BERLIERE (Jean-Marc) - Le préfet Lépine. Aux origines de la police moderne, Paris, Denoël, 1993, p. 249-261.

-BRUNET (Jean-Paul) – La police de l’ombre. Indicateurs et provocateurs dans la France contemporaine, Paris, Le Seuil, 1990, p. 119 et 216.

- BOUTEILLER (Paul, sous la direction de) - Histoire du ministère de l'Intérieur. De 1790 à nos jours, revue administration, association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, Paris, la Documentation française, p. 107, 113.

- CHAUMEIL (Jean-Marie) - "La vérité sur les Brigades du Tigre" in Revue internationale de criminologie et de police technique, juillet-septembre 1976, p. 285-306.

-DAUDET (Léon) – La police politique, ses moyens, ses crimes, Paris, Denoël-Steele, 1934, p. 94, 97-98, 155.

- DIAZ (Charles) - L'épopée des brigades du Tigre, Paris, Editions Calmann-Lévy, 1995, p. 61-70, 169-171, 242-243.

- DIAZ (Charles) - "Les super-flics de Clemenceau" in Historia n° 712, avril 2006, p. 56-67.

- DIAZ (Charles) - La fabuleuse histoire des grands flics de légende, Paris, Editions Jacob-Duvernet, 2010, p. 33-47.

- DUCLERT (Vincent) - Alfred Dreyfus, l'honneur d'un patriote,  Paris, Fayard, 2006, p. 377, 791 et 794.

- DURUPT (Béatrice) et DIAZ (Charles) – La police judiciaire – la scène de crime, Paris, Gallimard, collection La découverte, 2000, p. 26-27.

- FARALICQ (Gaston) - Trente ans dans les rues de Paris, Paris, Perrin, 1934, p. 211-212.

- LE CLERE (Marcel) - Bibliographie critique de la police, Paris, Yser, 1980, Nouvelle édition revue et augmentée 1991, p. 91 et 152. 

- LEJEUNE (Roger) - Un siècle de mutualité policière 1905-2005, histoire de la mutuelle des cadres de la police nationale, Paris, Réalisations sociales de la mutuelle des cadres de la police nationale, 2004, p. 20-71, 252. 

- L’HEUILLET (Hélène) – Basse politique, haute police, une approche historique et philosophique de la police, Paris, Fayard, 2001, p. 354.

- MIQUEL (Pierre) – La main courante – les archives indiscrètes de la police parisienne 1900-1945, Paris, Albin Michel, 1997, p. 20, 196-197.

- MONTARRON (Marcel) – L’histoire vraie des brigades mobiles, Paris, Robert Laffont, 1976, p. 43-44.

- VOGEL (Marie-Thérèse) – Les polices des villes entre local et national. L’administration des polices urbaines sous la IIIème République, thèse, Grenoble, 1993, p. 471.

 Voir aussi article SFHP "Une allée Célestin Hennion à Paris"