PUJALET (Pierre, Eugène)

Directeur de la sûreté générale


Né le 23 février 1868 à Montereau-Faut-Yonne (Seine-et-Marne). Décédé le 12 avril 1914 à Paris 8ème (dans son appartement de la rue du Colisée) d’une embolie pulmonaire consécutive à une opération chirurgicale (crise d’appendicite). Licencié en droit. Réformé du service militaire à Pau en 1889. Avocat à la cour d’appel de Paris (de novembre 1892 à décembre 1894). Chef de cabinet de Doux, préfet du Tarn (16 décembre 1894), puis de la Corrèze (janvier 1896). Chef du secrétariat du directeur de la sûreté générale Charles Blanc* (13 juin 1896). Chef de cabinet du même, préfet de police (28 novembre 1897). Contrôleur général des services extérieurs de la sûreté générale (29 décembre 1899). « Ses fréquentes tournées dans les départements lui permettent de rassembler de justes appréciations sur le corps des commissaires spéciaux et communaux, d’étudier des réformes et des améliorations dans l’organisation des postes (…). La distinction de ses manières, son exquise urbanité, son humeur affable le servent très heureusement auprès des différentes administrations préfectorales, judiciaires et municipales avec lesquelles ses missions le mettent en rapports » (note du 15 juin 1903). Inspecteur général des services administratifs au ministère de l’Intérieur (18 février 1907). Directeur intérimaire des musées nationaux (28 août 1911 – en remplacement de M. Ch. Homolle, mis à la retraite dans le prolongement du vol de La Joconde au musée du Louvre). Chargé le 2 septembre 1911 par le président du Conseil et ministre de l’Intérieur d’une « mission ayant pour objet d’étudier le fonctionnement de la police sur toute l’étendue du territoire ». Directeur des musées nationaux et de l’Ecole du Louvre (1er mai 1912). Directeur de la sûreté générale (29 mars 1913). Mort en fonction.


Sources : Archives nationales F1bI 575, Archives de la préfecture de police E A/17

 

Bibliographie (ouvrages dans lesquels l’intéressé est cité)et extraits :

- Le Journal, 30 mars 1913 : « Lorsque, à la suite du vol ou de l’envol de la Joconde, on crut utile de chercher un remplaçant au très savant  et très digne M. Homolle, on estima qu’il convenait de placer à la tête de nos trésors d’art nationaux un administrateur énergique. M. Pujalet fut choisi. Jeune, décidé, autoritaire, il reçut la mission transitoire de remettre en ordre nos musées qu’envahissait peu à peu une douce anarchie (…). Et maintenant, M. Pujalet accepte une fonction plus absorbante encore. C’est lui qui va succéder, comme directeur de la Sûreté générale, à M. Hennion, promu préfet de police ».

- VOGEL (Marie-Thérèse) – Les polices des villes entre local et national. L’administration des polices urbaines sous la IIIème République, thèse, Grenoble, 1993, p. 471-473 : « Le choix de Pujalet à la succession d’Hennion, difficile à assurer, peut être resitué dans la perspective de la continuation des réorganisations entamées en 1907, tant à la Sûreté générale que dans le cadre du ministère de l’Intérieur. L’élargissement en avril 1913, c’est-à-dire dans les jours qui suivent sa nomination, du champ d’étude de la commission instituée en 1910 à la question de l’étatisation des polices municipales et le dépôt des projets de loi étatisant les polices des villes de Toulon-La-Seyne, Briey-Longwy et Nancy plaident en faveur de cette interprétation qui voit une continuité administrative là où d’autres ne voient qu’une fantaisie ministérielle ».

BERGÈS (Michel) – Le syndicalisme policier en France (1880-1940), Paris, Editions L’Harmattan, 1995, pages 51 et 79.

EULOGE (Georges-André) – Histoire de la police, des origines à 1940, Paris, Plon, 1985, page 290.

- LEJEUNE (Roger) – Un siècle de mutualité policière 1905-2005, histoire de la mutuelle des cadres de la police nationale, Paris, Réalisations sociales de la Mutuelle des cadres de la police nationale, 2004, p. 49 et 57.