CHIAPPE (Jean-Baptiste, Pascal, Eugène)

Directeur de la sûreté générale, préfet de police

 

Né le 3 mai 1878 à Ajaccio (Corse du Sud). Père propriétaire, conseiller municipal, premier adjoint, fonctionnaire du ministère de la Justice.  Marié à Londres le 7 juin 1916 à Marcelle Lemaire de Villers, fondatrice de la Maison des gardiens de la paix à Paris 13ème.  Mort en vol au dessus de la Méditerranée le 27 novembre 1940. Licencié en droit. Exempté du service militaire en 1899. Publiciste (de fin 1897 à 1899). Rédacteur politique à l’Indépendant d’Ajaccio, à l’Echo de la Corse. Collaborateur de la Revue des lettres et des arts. Auxiliaire à l’administration pénitentiaire (10 juin 1899). Reçu au concours de rédacteur (25 novembre 1899). Rédacteur stagiaire à la direction de la sûreté générale (31 mars 1900). Rédacteur (1er avril 1901) à l’administration générale – 3ème bureau- (1er avril1907). Secrétaire de la direction de l’administration pénitentiaire (22 juin 1908). Chef de cabinet du secrétaire général du ministère de l’Intérieur (16 novembre 1909). Rédacteur au secrétariat général du ministère de l’Intérieur (23 novembre 1909). Sous-chef de bureau aux Affaires algériennes (19 décembre 1910),  puis à la direction de la sûreté générale (25 février 1911), puis à la direction du personnel et du secrétariat général du ministère de l’Intérieur (1er juillet 1911). Chef adjoint de cabinet des ministres de l’Intérieur Briand, Klotz et Renoult (1913 – 1915). Chef de bureau au cabinet (1er juin 1917),  au personnel (1er août 1918), à l’administration départementale (11 janvier 1919). Sous-directeur au ministère de l’Intérieur (7 avril 1923). Directeur du contrôle et de la comptabilité (13 juillet 1923). Directeur de la sûreté générale (8 juillet 1924). Secrétaire général du ministère de l’Intérieur et directeur de la sûreté générale (6 octobre 1925).  Préfet de police (14 avril 1927).  Appelé à d’autres fonctions (3 février 1934). Commissaire résident général de France au Maroc (décret rapporté le 13 février 1934). Décline une candidature à la députation dans l’Aisne (juillet 1934). Traitement de disponibilité (avril 1935). Conseiller du 6ème arrondissement de Paris (5 mai 1935). Président du conseil municipal de Paris (24 juin 1935). En position de détachement (11 octobre 1935). Député d’Ajaccio (26 avril 1936 – élection invalidée le 2 juillet 1936). Député de Paris – 16ème arrondissement- (30août 1936). N’assiste pas au congrès de Vichy en juillet 1940. Ambassadeur de France, haut commissaire en Syrie et au Liban (novembre 1940). Mort en rejoignant son poste.

 

Ouvrage (dont il est l'auteur) : Paroles d’ordre, Paris, Editions Figuière, 1930

 

Sources : Archives nationales F1bI 743 et F4 3282 , Archives de la préfecture de police E A/172 et 173

 

Photographie officielle de la préfecture de police

 

Bibliographie (où il est cité) et extraits :

 

- BERLIERE (Jean-Marc) - Le monde des polices en France, XIXè-XXè siècles, Bruxelles, Complexe, 1996, p. 106 et 151, 156, 227 : « On sait que si l’affaire Stavisky et le "suicide" de l’escroc ont exacerbé l’agitation antiparlementaire contre les "voleurs", c’est le limogeage déguisé du préfet de police Jean Chiappe qui altère profondément le caractère de la manifestation prévue à Paris pour le 6 février [1934], au point que l’on a pu parler d’une "manifestation Chiappe". » 

 

- ZAMPONI (Francis) - La police, combien de divisions?, Paris, Editions Dagorno, 1994, p. 125-126 :  « Le cas le plus spectaculaire [de bras de fer entre le gouvernement et le préfet de police] fut le renvoi, le 3 février 1934, de Jean Chiappe, qui était titulaire du poste depuis sept ans et avait tendance à se considérer comme inamovible. Le président du Conseil, Edouard Daladier, souhaitait le remplacer pour obtenir un vote favorable à son investiture des députés socialistes qui le haïssaient. Il lui avait proposé la veille, en échange d’un départ volontaire, sa nomination comme résident général du Maroc. Jean Chiappe ayant refusé en termes peu amènes était remplacé quelques heures plus tard par le préfet de Seine-et-Oise [Bonnefoy-Sibour]. Trois jours plus tard, l’extrême droite descendait dans la rue et l’on comptait 14 morts et 236 blessés. Une émeute que n’avait pas directement provoqué Jean Chiappe, mais que son éviction brutale assortie du manque d’expérience de son successeur contribuèrent à rendre dramatique. » 

 

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - Histoire et dictionnaire de la police. Du Moyen-Age à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 359, 606-607 (notice biographique signée Edouard Ebel). 

 

- BARGETON (René) - Dictionnaire biographique des préfets - septembre 1870 à mai 1982, Paris, Archives nationales, 1994.

 

- BERGES (Michel) - Le syndicalisme policier en France (1880-1940), Paris, Editions L'Harmattan, 1995, p. 286. 

 

- BERNSTEIN (Serge) - Léon Blum, Paris, Fayard, 2006, p. 388-389, 391, 509.

 

- DECAUX (Alain) - C'était le XXème siècle, La course à l'abîme, Paris, Perrin, 1997, p. 48-59.

 

- LANGERON (Roger) - Paris juin 1940, Paris, Flammarion, 1946, p. 21-22, 83, 194.

 

- LEBIGRE (Arlette) - La police, une histoire sous influence, Paris, Gallimard, La Découverte, 1993, p. 94, 96.

 

- LE CLERE (Marcel) - Bibliographie critique de la police, Paris, Yser, 1980, Nouvelle édition revue et augmentée, 1991, p. 31-32, 234. 

 

- L'HEUILLET (Hélène) - Basse politique, haute police, une approche historique et philosophique de la police, Paris, Fayard, 2001, p. 114 et 117.