ARGENSON (Pierre-Marc de Voyer de Paulmy, comte d')

Lieutenant général de police de Paris

Né à Paris le 16 août 1696. Mort d'une "maladie de langueur" le 22 août 1764 dans son hôtel de la rue des Bons Enfants à Paris. Fils du marquis Marc-René d'Argenson, lieutenant général de police de Paris de 1697 à 1718. "Se fait remarquer de bonne heure par l'amour de l'étude, par une grande aptitude aux affaires et par son ambition". Très jeune, il devient maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel du Roi avant de succéder à moins de vingt-quatre ans à Louis Charles de Machault comme lieutenant général de police de Paris (26 janvier 1720). Occupe cette charge en "un temps d'orages politiques, époque de confusion générale avant la chute du système de Law et la subversion d'un grand nombre de fortunes suivie de désordres et d'immoralités générales". La famille d'Argenson (père et fils) tombe en disgrâce. Il quitte sa charge début juillet 1720.

Nommé à l'intendance de Tours en février 1721. Quatre mois plus tard, reçoit la charge de Grand Croix, Chancelier, Garde des Sceaux de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis. Il reprend sa charge de lieutenant général de police de Paris le 26 avril 1722. "Il jouit de la faveur du duc d'orléans". La librairie, l'imprimerie, la répression des écrits clandestins en matière de religion sont les principaux objets dont la police s'occupe sous sa magistrature. Quitte la charge de lieutenant général de police en 1724. Il passe alors au Conseil du Roi qui lui accorde ensuite des lettres de Maître des Requêtes honoraire. Le Chancelier d'Aguesseau lui confie plus tard le département de la Librairie. Il est aussi appelé à la commission formée pour la réduction des lois et ordonnances du Royaume.

Reçu à l'Académie des Sciences en 1726. Admis à l'Académie française en 1740 et dans celle des Belles Lettres en 1749. Il prend la direction du Collège de France. Enfin, il est successivement président au Grand Conseil, ministre de la Guerre (1742), surintendant des postes et relais de France (1744) et ministre de la Maison du Roi. Tombe ensuite en disgrâce ("c'est le fait d'une intrigue de cour"). En février 1757, il se démet de toutes ses fonctions pour ne plus se consacrer qu'à l'étude et à sa bibliothèque. 


Sources (dont portrait) : Archives de la préfecture de police E A 16

Bibliographie (ouvrages où il est cité) et extraits :

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean), ouvrage collectif  sous la direction de - Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Age à nos jours, Paris, Robert Laffont, 2005, pages 553-554, notice biographique signée Edouard Ebel : "Pour lutter contre des escrocs exploitant leur adresse au jeu dans la rue Quincampoix, trois groupes d'archers sous la direction d'un sergent sont chargés [par Argenson] de les capturer. Ces hommes perçoivent cent sous par arrestation. Très vite les filous se volatilisent mais les archers, peu scrupuleux, arrêtent indistinctement les gens du peuple et les bourgeois. Pris à partie par les habitants du Faubourg Saint-Antoine en mai 1723, douze d'entre eux sont sévèrement blessés. Argenson supprime ces bandes d'archers."

- BUISSON (Henry) - La police. Son histoire. Vichy, Imprimerie Wallon/Paris, Nouvelles éditions latines, 1950. 

- RAISSON (Horace) - Histoire de la police de Paris, Paris 1844.