ROTTEE (Lucien, Henri)

Directeur, directeur général des renseignements généraux et des jeux (préfecture de police)

Né le 27 mars 1893 à Verberie (Oise). Père peintre en bâtiment décédé en 1893. Bachelier ès sciences et philosophie (1911). « Parle allemand et anglais ». Service militaire accompli dans l’infanterie du 4 octobre 1911 au 7 novembre 1913. Libéré avec le grade de sous-lieutenant. Mobilisé du 5 décembre 1914 au 25 août 1919. Prisonnier en Allemagne du 19 mars 1915 au 6 janvier 1919. Détaché en qualité d’officier de liaison à la prévôté américaine du 20 janvier 1919 au 25 août 1919. Secrétaire suppléant des commissariats de Paris (13 mai 1914). Secrétaire des commissariats de banlieue, affecté à Montrouge (27 décembre 1915 – non effectif). Secrétaire au commissariat parisien du quartier de Belleville (1er octobre 1917 – non effectif). Secrétaire à la direction de la police judiciaire de la préfecture de police (3 décembre 1919). Reçu premier sur 83 candidats au concours de commissaire de police du 24 octobre 1921. Commissaire de police des communes de la Seine (12 décembre 1921), affecté à la circonscription de Neuilly (16 décembre 1921). Commissaire de police de la ville de Paris, en poste au quartier Saint-Merri (5 février 1925), au quartier de Clignancourt (31 décembre 1928). Commissaire de police des services spéciaux de la circulation à la direction générale de la police municipale – PP – (29 novembre 1929). Commissaire chargé du 10ème arrondissement de voie publique (17 mars 1931) dans cette même direction générale. Commissaire principal (16 juillet 1936), divisionnaire (12 janvier 1939), chef de la 4ème section dans cette même direction générale. Délégué dans les fonctions de directeur adjoint (28 novembre 1940), puis directeur adjoint en titre (23 janvier 1941) au directeur général de la police municipale – préfecture de police –. Directeur des renseignements généraux et des jeux (16 août 1941), puis directeur général des renseignements généraux et des jeux (6 mai 1942) à la préfecture de police. En fuite le 18 août 1944. Arrêté le 15 décembre 1944 à Bouscat (Gironde) en possession de faux papiers au nom de « Henri Rodier, professeur ». Incarcéré et entendu par la Commission d’épuration le 16 janvier 1945. Condamné à mort, à l’indignité nationale, à la confiscation de ses biens, radié de l’ordre de la Légion d’Honneur par la cour de Justice le 11 avril 1945. Fusillé le 5 mai 1945 au fort de Châtillon, en compagnie du commissaire Fernand David.

Sources : Archives de la préfecture de police E A/155 VI, dossier de carrière n° 87 782.

Bibliographie et extraits :

AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de – Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Âge à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 850-851.

BERLIÈRE (Jean-Marc) – Le monde des polices en France, XIXè-XXè siècles, Bruxelles, Complexe, 1996, p. 109-110, 170-171, 181, 190-191 : « Le commissaire de voie publique [que] fut [Lucien Rottée], jouissait dans les années trente d’une considération unanime de la part de ses collègues pour des qualités reconnues de modération et de républicanisme (…). En février 1934, il est sur le pont de la Concorde et son rôle dans la défense de la Chambre des députés lui vaut – cas rarissime – d’être décoré de la légion d’honneur. Le destin de ce policier, respecté de ses adversaires, esclave du droit et de la discipline, bascule en décembre 1940, lorsque, au mépris de tous les usages, il est nommé directeur adjoint des renseignements généraux dont il assumera la direction générale à partir d’août 1941 ».

BERLIÈRE (Jean-Marc) et LIAIGRE (Franck) – Le sang des communistes, Paris, Fayard, 2004, p. 163-165, 199-201, 226, 365.

COUDERC (Frédéric) – Les RG sous l’occupation – Quand la police française traquait les résistants, Paris, Olivier Orban, 1992, p. 27, 38, 55, 78, 83, 126, 133, 137, 160-162, 169-171.

DECAUX (Alain) – C’était le XXème siècle, La course à l’abîme, Paris, Perrin, 1997, p. 63-65.

Article dans L’Aurore du 10 avril 1945 : « Tiré à quatre épingles dans un complet sombre sur lequel tranche un col raide immaculé, Rottée présente à l’audience [accusé devant la Cour de Justice] une figure impassible, longue et glabre, dotée d’énormes oreilles en éventail… des oreilles qui, pourtant, n’entendaient rien ».

ZAMPONI (Francis) – La police, combien de divisions ?, Paris, Editions Dagorno, 1994, p. 68.

ZAMPONI (Francis) – Les RG à l’écoute de la France, police et politique de 1981 à 1997, Paris, Editions La découverte & Syros, 1997, p. 31.