ANDRIEUX (Louis)

Préfet de police

Né le 23 juillet 1840 à Trévoux (Ain). Décédé le 27 août 1931 à Paris 16ème. Père avoué. Etudes au lycée à Lyon et à la faculté de droit de Paris. Licencié ès lettres. Avocat à Lyon en 1863. Collabore aux journaux d’opposition. Condamné à trois mois de prison (juin 1870). Procureur de la République à Lyon (10 septembre 1870). Démission (mai 1872). Conseiller municipal de Lyon et conseiller général de Neuville (1875). Député de Lyon 4ème (20 février 1876). Réélu le 14 octobre 1877 (gauche républicaine). Fonde le Petit Parisien (15 octobre 1876), cédé le 27 février 1877 à Eugène Schnerb. Démission de député le 28 février 1879. Préfet de police (4 mars 1879).  Un décret du 27 novembre 1879 déclare illégale et nulle une délibération du 25 du conseil général de la Seine « regrettant que M. le préfet de police n’ait point encore procédé à l’épuration de son personnel ».

Elu député du Rhône (6 avril 1879). Donne sa démission de préfet de police le 16 juillet 1881 (elle a été offerte quelques jours plus tôt) en raison d’un désaccord avec le ministre de l’Intérieur à la suite de son refus de répondre à une interpellation du conseil municipal de Paris. Député du Rhône (21 août 1881). Ambassadeur de France en Espagne en mission temporaire (octobre 1881- avril 1882). Démission (3 octobre 1882). Directeur du Jour (mars-juin 1883). Fondateur de La Ligue (décembre 1884). Dénonce à la chambre des députés l’utilisation faite des fonds secrets (17 décembre 1884). Candidat au Sénat dans le Rhône (25 janvier 1885). Député des Basses-Alpes (18 octobre 1885).

Acquéreur de La Petite République française (1889). Candidat à Paris aux législatives du 22 septembre 1889. Candidat à Saint-Flour en 1890 et 1891. Candidat à la députation dans les Basses-Alpes en mai 1898. Avocat à la cour d’appel de Paris (27 avril 1902). Sénateur des Basses-Alpes (4 janvier 1903). Election invalidée, non réélu. Député de Forcalquier (8 mai 1910). Réélu en mai 1914 et en novembre 1919. Candidat en mai 1924. Franc-maçon, Vénérable de la loge « Le Parfait Silence » à Lyon, membre du conseil de l’Ordre du GODF, exclu en 1885.

Ouvrage (dont il est l’auteur) : Souvenirs d’un préfet de police, Paris, Rouff, 1885 (2 volumes)

Sources : AN F1bI 299, APP E A/167 I et E A/23VIII, MAE Per.1°

Photographie officielle de la préfecture de police

Bibliographie (ouvrages où il est cité) et extraits :

- BERLIÈRE (Jean-Marc) – Le monde des polices en France, XIXè-XXè siècles, Bruxelles, Complexe, 1996, p. 144 et 44, 101, 157 :  « (…) La 4ème brigade de Recherches [de la préfecture de police] constitua pendant les années 1870, la brigade politique par excellence, chargée de toutes les missions confidentielles. Le préfet Andrieux la supprima (…) dès son arrivée boulevard du Palais, le 12 mars 1879 (…). Il se vante dans ses mémoires d’avoir ainsi fait croire naïvement aux journalistes  - qui "lui firent une ovation" – qu’il avait réellement supprimé la police politique héritée de l’Empire. En réalité, par cette pseudo-réforme, mais réelle tentative de mystification, Andrieux poursuivait un but essentiel : "voir et entendre par lui-même", c’est-à-dire diriger personnellement la police politique et les agents secrets, source réelle selon lui de la puissance d’un Préfet de police ».

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de – Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Âge à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 548-550 (notice biographique signée Jean-Marc Berlière).

- BARGETON (René) – Dictionnaire biographique des préfets – septembre 1870 – mai 1982, Paris, Archives nationales, 1994.

- BERGÈS (Michel) – Le syndicalisme policier en France (1880-1940), Paris, Editions L’Harmattan, 1995, p. 21, 66.

- BOUTEILLER (Paul) sous la direction de - Histoire du ministère de l’Intérieur – de 1790 à nos jours, revue administration, association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, Paris, La documentation française, 1993, p. 101-102, 113.

- BRUNET (Jean-Paul) – La police de l’ombre. Indicateurs et provocateurs dans la France contemporaine, Paris, Le Seuil, 1990, p. 52-58 et 211-212.

- DARMON (Pierre) – Médecins et assassins à la Belle Epoque, Paris, Editions du Seuil, 1989, p. 219-221.

- DIAZ (Charles) – L’épopée des brigades du Tigre, Paris, Calmann-Lévy, 1995, p. 202.

- DIAZ (Charles) - La fabuleuse histoire des grands flics de légende, Paris, Editions Jacob-Duvernet, 2010, p. 245-246.

- DURUPT (Béatrice) et DIAZ (Charles) – La police judiciaire – la scène de crime, Paris, Gallimard, collection La découverte, 2000, p. 16.

- EULOGE (Georges-André) – Histoire de la police, des origines à 1940, Paris, Plon, 1985, p. 234-235.

- GAUDART DE SOULAGES (Michel) et LAMANT (Hubert) – Dictionnaire des francs-maçons français, Paris, Jean-Claude Lattès, 1995.

- LE CLERE (Bernard) - « Le préfet et sa police dans le département » dans L’Etat et sa police en France (1789-1914), Genève, Librairie Droz, 1979, p. 125.

- LE CLERE (Marcel) – Bibliographie critique de la police, Paris, Yser, 1980, Nouvelle édition, revue et augmentée, 1991, p. 15, 78, 106, 116, 220, 278, 356.

- « Les mystères de la police secrète » dans Le Crapouillot, juillet 1936, p. 142-143.

- L’HEUILLET (Hélène) – Basse politique, haute police, une approche historique et philosophique de la police, Paris, Fayard, 2001, p. 48-49, 114-116.

- RAYNAUD (Ernest) – Souvenirs de police au temps de Félix Faure, Paris, Payot, 1925, p. 92-110.