HENNEQUIN (Émile, Edmond)

Directeur général de la police municipale (préfecture de police)

Né le 6 décembre 1887 à Paris 18e. Décédé le 7 octobre 1977 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Certificat d’études primaires. Médaille d’argent et de bronze des écoles de dessin Bernard Palissy et Germain Pilon. Caissier comptable en Allemagne, à Francfort (mars 1907 à octobre 1908). Service militaire dans l’infanterie (8 octobre 1908 – 25 septembre 1910). Agent de la police impériale de Russie à l’ambassade de Russie à Paris (novembre 1910 à juin 1912). Sollicite un emploi à la préfecture de police en juin 1912. Inspecteur stagiaire à la direction générale des recherches de la préfecture de police (21 octobre 1912). Titularisé, affecté à la direction de la police judiciaire (21 octobre 1913). Secrétaire suppléant auxiliaire des commissariats de Paris (20 juillet 1915). Secrétaire suppléant (16 janvier 1919). Secrétaire du commissariat du quartier de la Porte Saint-Martin (6 août 1919).

Commissaire de police des communes de la Seine (8 mars 1922), chargé de la circonscription de Levallois (1er avril 1922), chargé de l’intérim de la circonscription de Courbevoie (25 février 1925), chargé du quartier du Val de Grâce (3 janvier 1927). Mis à la disposition du ministère des Colonies, détaché près le gouvernement général de l’Indochine (5 juin 1927). Mis à la disposition du maire de Saigon pour être chargé du commissariat du 3eme arrondissement (23 juillet 1927). Mis à la disposition du chef du service de la sûreté en Cochinchine pour être chargé de la section des délégations judiciaires (5 septembre 1927). Chef local adjoint des services de police en Cochinchine (5 août 1931). Réintégré à la préfecture de police et chargé du commissariat du quartier Saint-Thomas d’Aquin (2 juin 1934).

A la police municipale de la préfecture de police : commissaire spécial chargé des compagnies de circulation (1er octobre 1934), commissaire du 15eme arrondissement (1er février 1936), commissaire principal (16 juillet 1936), chargé du 9eme arrondissement (1er février 1937). Commissaire divisionnaire (15 juillet 1938). Directeur adjoint de la police municipale (1er décembre 1940). Directeur des services de la police municipale (1er décembre 1941). Directeur général de la police municipale de la préfecture de police (1er janvier 1943). Se cache chez des amis après l’insurrection de la préfecture de police le 19 août 1944. Arrêté par un groupe franc de la police municipale le 27 août 1944. Révoqué de ses fonctions le 8 février 1945, avec effet au 26 août 1944, aux motifs : « a développé l’action de la Police Municipale contre les patriotes et a ainsi favorisé l’ennemi : 1° - par la création de brigades dites d’interpellation ; 2° - par l’institution du plan de blocage ; 3° - en faisant exécuter très sérieusement des surveillances pour le compte des autorités allemandes ; 4° - en acceptant de faire procéder par la Police Municipale à des rafles massives de juifs ; (…) ». Condamné pour ces faits, en juin 1947, par la cour de Justice de la Seine à huit ans de travaux forcés, à la dégradation nationale et à sa radiation de l’ordre de la Légion d’honneur. Décret de grâce du 26 juin 1948 lui faisant remise de la déchéance du droit à pension et le mettant à la retraite d’office. Admis à faire valoir ses droits à la retraite par arrêté du 17 février 1951, avec effet au 26 juin 1948.

Sources : - Archives de la préfecture de police E A/127 XX, dossier de carrière n° 88533,  K/B 56

- Archives d'état civil de la Ville de Paris (vérification concernant la date de naissance faite par M. Thierry Noël-Guitelman sur les registres numérisées)

Bibliographie et extraits:

BERLIÈRE (Jean-Marc) et CHABRUN (Laurent) – Les policiers français sous l’Occupation, d’après les archives inédites de l’épuration, Paris, Perrin, 2001, p. 209 et 144, 161, 202, 204-211, 227-229, 235-238, 244, 365 : « Hennequin, un "pur technicien" ? Peut-être, mais un "technicien" zélé, épris de résultats et avide de montrer son savoir-faire, au point que, mortifié par le semi-échec de la rafle des 16 et 17 juillet 1942, pour laquelle il avait mobilisé 1472 équipes pour les 20 arrondissements et fait distribuer 27 389 fiches d’arrestation préparées par le Service des affaires juives de Tulard, il suggéra au préfet, dans un rapport daté du 20 juillet, d’utiliser le renouvellement des cartes d’alimentation pour arrêter les israélites qui avaient échappé à l’arrestation. » 

AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de – Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Âge à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 416.

BERLIÈRE (Jean-Marc) – Le monde des polices en France, XIXè-XXè siècles, Bruxelles, Complexe, 1996, p. 109-110, 180, 237, 250.

BERLIÈRE (Jean-Marc) et LIAIGRE (Franck) – Le sang des communistes, Paris, Fayard, 2004, p. 164-165, 217-218, 233, 346.