Nom de baptême : Jean Raison

Né en 1915 à Paris, Jean Élie Raison, alias Phalène dans la Résistance, entre dans la police en 1941 et gagne le grade de commissaire en 1942. En poste aux Renseignements Généraux de Montauban, il rejoint en cette même année 1942 le réseau Alliance de Marie-Madeleine Fourcade, et devient rapidement un des adjoints du responsable du réseau pour le sud-ouest de la France, le commissaire Jean Philippe, en charge du secteur de Montauban. Après l’arrestation du gardien de la paix Ernest Siegrist, il succède à celui-ci à la tête du service de sécurité du réseau. Agent P2, clandestin à plein temps à partir de février 1943, Jean Raison sillonne la France pour délivrer des faux-papiers. Il manque de peu d’être arrêté par les Allemands, sauvé par la présence d’esprit d’une concierge qui se jette à son cou en l’appelant « mon neveu ». Il est licencié de la police pour « complicité d’espionnage contre l’armée allemande et détournement de documents de la Sûreté nationale ». Le 17 mars 1944, le commissaire est arrêté par le Sicherheitsdienst à Paris, dans une de ses "boîtes aux lettres", le Café Napolitain. Déporté au camp du Struthof,  Jean Raison laisse aux survivants le souvenir d’un exceptionnel compagnon qui leur donnait des cours de maths et se distinguait par ses dons d’improvisation lors des spectacles organisés par les prisonniers. Il sera fusillé au Struthof le 1er septembre 1944. Il était père d’une fillette de deux ans. Il est décoré de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre [texte proposé à partir de recherches faites par Luc Rudolph].