Nom de baptême : Jean-Claude Favre

Né le 11 juillet 1910 à Limoux (Aude), pupille de la Nation, il entre dans la police en mai 1937 comme inspecteur auxiliaire et devient commissaire de la Sûreté nationale le 21 mars 1938, affecté alors à la brigade régionale de police mobile d'Angers. Mobilisé, il sert comme sous-officier dans un groupe franc, puis travaille pour le contre-espionnage dans les camps d'instruction de l'armée polonaise. Après la défaite, il part pour l'Angleterre, s'embarquant au Verdon le 22 juin 1940 pour Liverpool où il arrive le 26. Il s'engage dans les Forces Françaises Libres comme adjudant. Il travaille d'abord au service d'identification d'Empire Hall et, en août 1940, rejoint la Sûreté aux armées. Il participe à la tentative de débarquement de Rufisque et prend part aux opérations des FFL au Cameroun et au Gabon comme chef d'un corps franc. Il est engagé à ce titre, en novembre 1940, dans les combats de Libreville et de Port-Gentil. Il dépend alors du bataillon de Pierre Koenig qui le charge de réorganiser la police dans ces deux villes. En février-avril 1941, Jean-Claude Favre se bat en Érythrée avec ces mêmes troupes, puis (en juin-juillet) participe à la campagne franco-française en Syrie. Chef de la sûreté aux armées à Damas jusqu'en février 1942, il est directeur-adjoint de cette structure aux Armées du Levant à Beyrouth avec le grade de lieutenant, oeuvrant alors avec le commissaire Laffargue. Il abandonne ensuite ce grade pour rejoindre comme adjudant la brigade Koenig, participer à la campagne de Libye et au combat de Bir-Hakeim. Il regagne ses galons d'officier après la bataille d'El Alamein.  Il se bat encore en Tunisie (fin 42-mai 1943), se bat en Italie où il est blessé et hospitalisé sept mois. Il reprend son service en mars 1945 avant la fin de sa guérison.

Décoré de la croix de guerre avec palme (trois citations), cité à l'ordre de l'armée en octobre 1942 pour une mission dangereuse, décoré de la Légion d'Honneur à 34 ans ("d'une volonté peu commune", "toujours volontaire"), titulaire de la médaille de la résistance, il est nommé commissaire principal (1er juin 1945) à la Libération, affecté à Montluçon en septembre 1945. Commissaire divisionnaire (1er janvier 1954), puis contrôleur général (1er novembre 1957), détaché au ministère des Armées, il part en mission en Algérie où, le 13 mai 1958, il refuse l'autorité de Salan, se voit expulsé et rejoint la direction de la Sécurité militaire. Il termine sa carrière à l'inspection générale de la police nationale en juillet 1970. Il décède en 1984 [Extrait de la revue du Syndicat des commissaires de la police nationale, hors série, "Commissaires républicains dans la Seconde guerre mondiale", novembre 2009, sous la direction de Luc Rudolph].