Nom de baptême : Arsène Grosdemange

Né en 1902 à Nancy, le commissaire Arsène Charles Grosdemange affirme tôt sens du service public et patriotisme. Il entre en novembre 1923 à la Préfecture de Police, comme gardien de la paix. Il y est gravement blessé en arrêtant un dangereux malfaiteur et se trouve réformé. Il devient alors agent général de la Société Amicale et de Prévoyance de la PP : il s’ennuie dans ses nouvelles fonctions et postule en 1930 pour un emploi de policier à Vichy. De nouveau blessé, il est réformé une seconde fois. Il se transforme alors en greffier d’instruction au tribunal civil de Dijon. En 1939, Grosdemange est admis au concours de commissaire de police à la direction générale de la Sûreté nationale et se trouve affecté à Jeumont. Il y est en fonctions après l’invasion allemande et y devient un des organisateurs de la filière d’évasions Liège-Marseille. Il délivre des faux-documents aux prisonniers évadés et leur assure des hébergements. Il prévient aussi les résistants menacés d’arrestation. Le commissaire est arrêté par les Allemands en 1941 et écroué plusieurs semaines. A sa libération, il est muté à la demande des occupants et se retrouve à Saint-Pol-sur-mer. Sa détestation des nazis se manifeste à nouveau : menacé d’arrestation, il accepte une nomination au service régional de police de sûreté de Dijon. Il y recontacte la Résistance. Arsène Grosdemange devient le responsable-adjoint du groupe FFI-Police de la Côte-d’Or fort de 180 agents, avec lequel il forme les volontaires aux combats à venir. Le 31 août 1944, sans doute dénoncé par un de ses confrères, Grosdemange est arrêté dans son bureau au moment des obsèques du commissaire de police Romain Risch, abattu par le Sicherheitsdienst. Sauvagement frappé, le policier-résistant est emmené : personne ne le reverra vivant. Le 13 septembre 1944, cinq cadavres sont découverts dans un champ au lieu-dit Champmoron Champ de la Loire, à Daix. Madame Grosdemange n’apprend la nouvelle qu’en mars 1946. Elle peut alors identifier le corps de son mari, tué d’une balle dans la nuque, le bas droit cassé et le majeur de la main droite coupé. Ce père de trois enfants  a été décoré de la Médaille Militaire, de la Médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre [Texte proposé à partir de recherches effectuées par Luc Rudolph].