Nom de baptême : Pierre Bourgoin

Né le 21 avril 1912 à Fontainebleau, il devient secrétaire de police à la préfecture de police le 4 avril 1938. Lieutenant de réserve, il est mobilisé comme chef de corps franc et se voit décerner la croix de Guerre. Son régiment capitule à Sarrebourg. Bourgoin refuse d'être prisonnier, s'évade en capturant un soldat allemand qu'il finit par relâcher avant de gagner, après un parcours de 400 kilomètres, la zone non occupée où il se fait démobiliser. Revenu en poste à la préfecture de police, il abandonne sa fonction en décembre 1940, passe en Espagne (début 1941) où il est interné jusqu'en janvier 1942 au camp de Miranda. Libéré, il gagne Gibraltar et l'Angleterre, s'engageant dans les Forces Françaises Libres le 29 janvier 1942. Il passe par le Levant, intègre la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère, fait la campagne de Libye avec Koenig en tant que chef de la section de pionniers de la compagnie lourde du 2° BLE. Cité pour avoir, lors d'une sortie à Bir Hakeim, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, fait personnellement trois prisonniers, il est de nouveau cité à El Alamein, puis en Italie où il ramène sous le feu un de ses sous-officiers gravement blessé. Promu capitaine en juin 1944, il est blessé par une mine en septembre 1944 à Courchaton, dans les Vosges. De nouveau blessé à Onans, hospitalisé, il reprend la direction de sa compagnie en janvier 1945 en Alsace. Il est encore blessé lors de l'attaque du fort de la Dea dans les Alpes le 13 avril 1945.

Réintégré dans la police, il est nommé commissaire divisionnaire à la Libération (commissaire avec effet au 1er janvier 1944, principal avec effet au 16 mars 1946). Cassé de son grade à la suite de l'arrêt Dides, il le retrouve le 1er juillet 1954. Il est démis de ses fonctions par le préfet Papon pour avoir refusé d'exécuter, le 8 février 1962 (jour de la tragédie du métro Charonne) des instructions qu'il réprouve. Il perd alors son poste de commissaire chef du 12ème arrondissement pour se retrouver rétrogradé à la tête du commissariat du quartier de la Plaine Monceau (17ème arrondissement). Compagnon de la Libération, commandeur de la Légion d'Honneur, décoré de la Silver Star américaine, titulaire de la croix de guerre avec sept citations, Pierre Bourgoin met fin à ses jours le 23 juin 1966 [sources : La tribune du commissaire de police, décembre 1963  -  Revue du syndicat des commissaires de la police nationale, "Commissaires républicains dans la Seconde guerre mondiale", hors série, novembre 2009, sous la direction de Luc Rudolph].