Un Juste nommé Jean Rives (d'après le résumé du dossier Yad Vashem n° 28027)

En septembre 1941, devant la situation qui se dégrade de plus en plus dans la capitale à l'égard des personnes juives, la famille Cohen (le couple Raymond et Lucie ainsi que leur fils Pierre, alors âgé de 16 ans) quittent Paris où ils habitent dans le 10ème arrondissement pour se réfugier à Cannes, dans les Alpes Maritimes. Puis, en septembre 1942, ils déménagent à nouveau. Cette fois à Nice où, là encore, ils sentent l'étau se resserrer sur eux. Au mois de septembre 1943, sur les conseils de Robert Lajeunesse, membre d'un réseau de résistance, les Cohen s'adressent à un inspecteur de police de Nice. Il s'appelle Jean Rives.

Ce dernier leur propose de se cacher chez un ami aubergiste, M. Nirascou, à une trentaine de kilomètres de Nice. Il les conduit lui-même là-bas à bord de sa voiture de fonction pour éviter les barrages et les contrôles. Malheureusement, la famille Cohen est bientôt dénoncée par un médecin appelé au chevet de l'adolescent pris de fièvre. Trois semaines seulement après leur arrivée, ils doivent fuir au plus vite.

Jean Rives, mis au courant par son ami aubergiste, rapplique immédiatement et ramène les Cohen à Nice où il les installe dans son appartement que la famille Cohen partage durant trois semaines avec l'inspecteur Rives, son épouse Alphonsine, leurs deux enfants ainsi qu'une jeune fille juive, Denise Guegienem, qui restera abritée là jusqu'à la fin de la guerre.

L'inspecteur fabrique de faux papiers d'identité au nom de Pasquier pour les Cohen. En octobre 1943, il les accompagne à Mezel, à 150 kms de Nice, où il les confie à M. Ferrier, le chef local de la Résistance, qui les aidera jusqu'à la Libération. Mais, avant de parvenir à Mezel, il faut passer par une gare autonome contrôlée par les Allemands. Là, les soldats laissent passer sans encombre Lucie Cohen et son fils qui marchent devant. En revanche, ils arrêtent l'inspecteur et Pierre Cohen qui sont ensemble derrière. Jean Rives sort alors sa carte d'inspecteur de la police française. Les Allemands les laissent continuer leur chemin.

Le fils de Jean Rives, Jean-Paul Rives, précise que son père  a sauvé un grand nombre de Juifs, fabriquant notamment de fausses cartes d'identité avec Monseigneur Daumas, devenu à titre posthume "Juste parmi les Nations".

Ce titre a été décerné en 2011 à l'inspecteur Jean Rives ainsi qu'à son épouse Alphonsine (voir ci-dessus la photo - sous copyrigth - du couple prise bien après son action salvatrice).


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Un Juste nommé Henri Weisbecker (d'après le résumé du dossier Yad Vashem n° 12010)

En 1941, Françoise Cahen et sa mère, Louise Michel, après avoir quitté Paris en juin 1940 et s'être réfugiées un temps dans les Hautes-Pyrénées, partent pour Aurillac où elles espèrent échapper aux rafles contre les familles juives.

Là-bas, le commissariat de police est dirigé à partir d'avril 1943 par le commissaire Henri Weisbecker, un "grand résistant" qui a déjà sauvé des personnes juives dans son précédent poste à Marseille.


Le 25 mai 1944, comprenant qu'une rafle se prépare à Aurillac car ses agents sont réquisitionnés par la Milice, le commissaire Weibecker charge le groupe de résistants de son commissariat d'aller prévenir tous les Juifs de la ville. Françoise Cahen, sa mère, ses cousines,  vont être parmi les personnes prévenues et ainsi sauvées de la déportation.


L'action d'Henri Weisbecker s'étend également à la fourniture de fausses cartes d'identité aux familles menacées. Son adjoint et homme de confiance, Abel Enjalbert, dont le commissaire n'ignorait rien des activités clandestines, a été nommé "Juste parmi les Nations" en 1998.


Ce titre a été décerné en 2011 au commissaire Weisbacker (voir photographie ci-dessus - sous copyright - prise en 1955).




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