MACHAULT D'ARNOUVILLE (Louis-Charles)

Lieutenant général de police de Paris

Seigneur d'Arnouville, de Garges et de Gonesse. Né le 13 juillet 1667. Mort le 10 mai 1750. Marié le 19 février 1700 à Françoise Elisabteh Milon (1680-1720). Fils de Jean-Baptiste Machault (1636-1712), seigneur de Gressy, Arnouville, Bellenave, et de Madeleine Catherine de Villemontée (1638-1714).

Se destine d'abord à la carrière des armes et sert en 1690 au régiment de Picardie. Mais après une "affaire d'honneur", il se fait avocat. Appuyé par le comte de Nocé auprès du Régent, le duc d'Orléans, il obtient la charge de lieutenant général de police de Paris le 28 janvier 1718. Il prête serment au Parlement le 7 février 1718 et s'installe le lendemain au Châtelet.  Nommé maître des requêtes honoraire le 30 décembre 1718.

Les traiteurs, aubergistes, limonadiers et cabaretiers ayant fait de leurs établissements des "académies" de jeux de hasard, Machault interdit les jeux les plus dangereux : le hoca, la bassette, le pharaon, le lansquenet, les dés, sous peine de 500 livres d'amende et de fermeture pendant six mois des lieux en infraction (ordonnance du 18 janvier 1719).

Il prescrit aux commissaires des quartiers de Paris d'assurer, dès la tombée de la nuit, l'éclairage de leur maison au moyen d'une lanterne, cette maison devant se trouver dans leur circonscription. Ce principe fut appliqué jusqu'en 1790, faisant dire (avec de l'ironie dans l'air) que "la demeure de ces magistrats était un phare, même les nuits sans lune".

A la suite de l'attaque dont est l'objet, en décembre 1719, par des malandrins, sur le Cours La Reine, le maréchal de Villars qui dans son carrosse vient de Versailles, la disgrâce du lieutenant général de police est rapide. Machault perd sa charge le 26 janvier 1720.

En quittant ses fonctions, il passe au conseil d'Etat dont il devient membre en 1732. Par lettres patentes de 1739, le Roi le commet pour présider le Grand Conseil pendant l'année 1740. Il meurt âgé de 83 ans dans son hôtel parisien de la rue Saint-Louis, dans le Marais. Son fils Jean-Baptiste sera contrôleur général des finances, Garde des Sceaux, ministre des Finances avant de périr dans la prison des Madelonnettes sous la Terreur le 12 juillet 1794. 

Sources :  Archives de la préfecture de police APP E A/ 16

Ouvrages (le concernant) :

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - Histoire et dictionnaire de la police, Du Moyen-Age à nos jours, Editions Robert Laffont, Collection Bouquins, Paris, 2005, notice biographique signée Marcel Le Clère, pages 755-756

- BUISSON (Henry) - La police, son Histoire, 4ème édition, 1951, page 62