RAVOT D'OMBREVAL (Nicolas, Jean-Baptiste)

Lieutenant général de police de Paris

Seigneur d'Ombreval et de la Guérinière. Né le 28 septembre 1680 à Paris. Marié à Thérèse Gabrielle Bréau (1678-1769). Décédé le 18 octobre 1729, inhumé dans ses terres à Dame-Marie-Les-Bois, village entre Tours et Blois. Fils de Jean-Baptiste Ravot d'Ombreval, mort en 1689, membre du Parlement de Paris et de Geneviève Berthelot de Pleneuf, morte en 1706, issue d'une famille influente de financiers.

Avocat général à la Cour des Aides jusqu'en 1722. Maître des requêtes ordinaire de l'hôtel du Roi quand il succède au comte d'Argenson, le 28 janvier 1724, dans la charge de lieutenant général de police de Paris, charge qu'il conserve jusqu'au 28 août 1725.

Nommé après la banqueroute de Law, Ravot d'Ombreval participe à la mise en place de l'Edit royal du 24 septembre 1924 instituant une Bourse dans la Ville de Paris pour les négociations de lettres de change, billets au porteur et à ordre et autres papiers "commerçables" et des marchandises et effets, et pour y traiter des affaires de commerce, tant de l'intérieur que de l'extérieur du royaume.

Il est le premier à réguler l'activité des fiacres par l'ordonnance du 24 mai 1725, mettant ainsi en place une police du roulage. Aucune voiture ne peut dès lors stationner sur les voies publiques sans autorisation spéciale ; les véhicules sont recensés et portent un numéro d'immatriculation.

Il remet au goût du jour les anciens décrets du prévôt de Paris datant du XVème siècle contre la prostitution. Toujours soucieux de la moralité publique (et brocardé pour cela par ses contemporains), Ravot d'Ombreval s'efforce de limiter l'extension des jeux de hasard en interdisant notamment les loteries.

Les lois vigoureuses contre les mendiants et l'abus que l'on en fit pour arrêter des gens pauvres ou malheureux mais qui ne faisaient pas de la mendicité une profession d'habitude excitèrent quelque résistance dans le peuple et des actes de rébellion.  Ravot d'Ombreval perd sa charge de lieutenant général de police le 28 août 1725 à la suite de l'inflation du prix du pain qui atteint sept sous la livre, du jamais vu jusque là même lors des grandes disettes du début du siècle.

Il est nommé intendant de la Généralité de Tours, en remplacement de René Hérault qui lui succède à Paris comme lieutenant général de police. Destitué de son poste d'intendant le 11 août 1726.

 

Sources : Archives de la préfecture de police APP E A/ 16

Ouvrages (le concernant) :

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Age à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, notice biographique signée Edouard Ebel, page 843.

- BUISSON (Henry) - La police, son Histoire, 4ème édition, 1951, page 64.