HERAULT (René)

Lieutenant général de police

Seigneur de Fontaine-l'Abbé et de Vaucresson. Né à Rouen le 23 avril 1691. Mort à Paris le 2 août 1740.  Issu d'une ancienne famille de Normandie, fils de Louis Hérault (1645-1724), riche marchand de bois et collecteur d'impôt, et de Jeanne Charlotte Guillard de La Vacherie, il est d'abord avocat du Roi au Châtelet de Paris dès 1712.

Procureur général au Grand Conseil le 3 février 1718, il devient maître des Requêtes en novembre 1719, puis intendant de la généralité de Tours le 23 mars 1722. Il est remarqué dans cette fonction pour son action en 1725 lors de la disette qui frappe Tours, montrant une grande capacité administrative et de l'énergie pour assurer l'approvisionnement des marchés.

Soutenu par le prince de Conti dont il a été le secrétaire personnel, Hérault obtient la charge de lieutenant général de police de Paris le 28 août 1725.

Pour les uns, "Le plus laborieux magistrat qu'ait eu la police de Paris", donnant dès son entrée, "une nouvelle force aux règlements de sûreté grâce à un arrêt du Parlement de Paris du 7 septembre 1725 portant règlement pour la police et la sûreté de la ville de Paris. Pour les autres, "le plus faible homme d'administration qu'on eut encore vue en place". Pour les autres encore, "un farouche militant religieux", "un émissaire des Jésuites, un casuiste et un puritain détesté pour sa police politique". Il combat les francs-maçons sans parvenir à freiner le développement des loges dans la capitale. Il s'impose aux  Jansénistes, fermant le cimétière de Saint-Médard pour empêcher que le tombeau du diacre François de Pâris ne devienne un lieu de pélerinage.

René Hérault est le premier à prescrire l'arrosage des rues de la capitale pendant les grandes chaleurs. C'est lui qui fait poser pour la première fois au coin des rues des plaques ou inscriptions pour en faire connaître le nom. Il augmente le nombre des lanternes qui consistent en une "chandelle de six à la livre, placée dans des espèces de fanaux en façon de sphéroïde allongé, chacun haut de dix-huit pouces, large de huit et formé de petits morceaux de verre réunis par des plombs en forme de vitraux".    

Hérault augmente les effectifs du guet et favorise la répression de la mendicité. Il conserve sa charge pendant quatorze ans avant d'être remplacé le 21 décembre 1739 par son gendre Claude-Henry Feydeau de Marville.

Conseiller d'Etat, il devient intendant de la généralité de Paris. Il décède en fonction le 2 août 1740 à 49 ans. Son petit-fils, Hérault de Sechelles, né à Paris en 1760, est le conventionnel qui meurt sur l'échafaud le 5 avril 1794 au côté de Danton.

Portrait : Gravure signée par Jean-Etienne Liotard

Sources : Archives de la préfecture de police E A/ 16

Ouvrages (le concernant) :

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Age à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, notice biographique signée Edouard Ebel, pages 713-714. 

- BOISLILE (Arthur, Michel de) - La police de Paris sous Louis XV, Paris, 1898.

- BUISSON (Henry) - La police, son Histoire, 4ème édition, 1951, pages 64-65.

- DACHEZ (Roger) - "Le lieutenant de police René Hérault et sa famille" in Renaissance Traditionnelle, Revue d'études maçonniques et symboliques, n° 72, octobre 1987, pages 264-268.

- FUNCK-BRENTANO (Frantz) - La Bastille des comédiens : Le For-L'Eveque, Paris, 1903.

- PILLORGET (Suzanne) - "René Hérault de Fontaine, procureur général au Grand Conseil (1718-1722) et lieutenant général de police de Paris (1725-1739). Histoire d'une fortune", in Actes du 93ème congrès national des Sociétés savantes (Tours, 1968), II, Paris, 1971, pages 287-311.

- RAISSON (Horace) - Histoire de la police de Paris, Paris, 1844.

- FOSSEYEUX - "Hérault, lieutenant général de police" in Bulletin de la société de l'histoire de Paris, n° XXXIX, 1912