BERTIN DE BELLISLE (Henri - Léonard - Jean - Baptiste) 

Lieutenant général de police de Paris

Né à Périgueux  en novembre 1720, et selon d'autres sources, né en 1729 en Périgord. Mort en 1792.

Le chevalier de Bellisle, comte de Bourdeilles, seigneur de Chatou, a été conseiller du Roi en ses conseils, maître des requêtes ordinaires de son hôtel. Il porte le titre de 1er baron du Périgord. Il a pour frères l'évêque de Vannes et l'Abbé Bertin, président au Parlement de Bordeaux et conseiller d'Etat.

Président du grand conseil, intendant du Roussillon en 1750, puis intendant de Lyon, il reçoit la charge de lieutenant général de police de Paris le 29 octobre 1757 "grâce à la protection combinée du duc d'Aiguillon et de Mme de Pompadour.

Il prend diverses mesures en matière de salubrité publique, réglementant la vente des fruits et la police des Halles, prescrivant la construction de latrines en plus grand nombre. Il interdit aux fossoyeurs de livrer les cadavres aux anatomistes.  Il met un terme à l'utilisation par les vendeurs et commerçants, pour attirer l'attention des clients, d'instruments de musique de guerre, comme c'est le cas depuis la Fronde.

Initiateur de la construction de l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort, Henri Bertin prend par ailleurs d'importants réglements, notamment sur les colporteurs de la chambre syndicale, oblige à des règles strictes dans la vidange des fosses d'aisance (9 décembre 1757), prohibe la vente des uniformes usagés par le porteur habituel de l'uniforme ou par les fripiers, sans une autorisation spéciale pour qu'il n'y ait pas utilisation des vieux uniformes à des fins frauduleuses.

Il fait placer des lanternes partout où il n'y en avait pas et transporter toutes les voiries ou décharges publiques hors des faubourgs de Paris où il y en avait avant. Il maintient des réglements sévères contre la prostitution, notamment en poursuivant et en faisant condamner ceux qui louent aux femmes publiques des logements pour tenir lieu de maison de débauche. Il obtient une augmentation de 50 000 francs pour les dépenses afférentes à l'illumination et au nettoiement de la ville.

Il quitte sa charge de lieutenant général de police de Paris le 21 novembre 1759 pour être alors nommé au poste prestigieux de contrôleur général des Finances, demeurant au Conseil du Roi jusqu'en 1774.

Ministre des Affaires étrangères par interim durant un mois en 1774 ; secrétaire d'Etat titulaire, de 1763 à 1780, d'un département hétéroclite à sa demande (agriculture, mines, poste, manufactures, compagnie des Indes,...) ; protecteur  des lettres et des arts, Bertin a l'idée de rassembler à Paris les collections de chartes relatives à l'histoire de France et favorise le développement de la manufacture de Sèvres.

Son hôtel était à l'angle de la rue Neuve des Capucines et du boulevard sur lequel se prolonge son jardin.

Portrait : Gravure de Roslin, Institut de France.

Sources : Archives de la préfecture de police APP E A / 16

Ouvrages (le concernant) :

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Age à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, notice biographique signée Edouard Ebel, page 574.

- BUISSON (Henry) - La police, son Histoire, 4ème édition, 1951, page 66