Les gendarmes belges, français et néerlandais à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, par Jonas Campion, Bruxelles, André Versaille Editeur, décembre 2011.

Il fallait un grand spécialiste de l'histoire du droit, de la justice et des polices européennes comme Jonas Campion, docteur en histoire et chargé de recherches à l'Université Catholique de Louvain, pour proposer aux lecteurs un ouvrage aussi riche, solide et novateur que celui-ci. Durant la 2ème Guerre mondiale, la tâche est difficile pour les gendarmes exerçant leurs fonctions en territoires soumis à l'occupation allemande. Après la guerre, comment juge-t-on leurs comportements? Entre résistance et collaboration comment rétablit-on la légalité? D'épuration en restructuration, comment retrouve-t-on une légitimité? C'est à ces questions et à beaucoup d'autres que l'auteur, en s'appuyant sur bien des archives inédites (dont celles des épurations menées au sein des gendarmeries), s'efforce de répondre et apporte ainsi un éclairage neuf et incisif  (dans l'interrogation comme dans la quête d'explications) sur l'histoire des gendarmeries et leur rôle dans le fonctionnement étatique. Il n'y manque ni l'analyse fine d'une période complexe, ni la mise en évidence de ces enjeux politiques et sociaux  qui ont marqué la répression des collaborations, en France comme chez nos proches voisins belges et néerlandais.  346 pages qui ne laissent jamais de répit au lecteur... Et c'est tant mieux.