Les Gendarmes face au crime, par Benoît Haberbusch, Paris, Geste édition, 2012.

Dans l'entre-deux-Guerres, le grand public découvre sous la plume de Simenon un commissaire lourd, épais, à qui aucun criminel n'échappe. Il se nomme Maigret, appartient d'abord à la 1ère brigade mobile, puis à la PJ du quai des Orfèvres. Au cours de ses enquêtes, au bord d'un canal de la Marne ou près d'un port  vendéen, Maigret requiert souvent les gendarmes locaux qui connaissent parfaitement leur monde et se montrent de dévoués hôtes. A cela se limite leur rôle. 

Avec ce livre de 304 pages consacré à la mission de police judiciaire de la gendarmerie entre 1918 et 1939, Benoît Haberbusch (à qui l'on doit déjà de nombreux ouvrages sur l'Arme) casse définitivement cette image réductrice. S'appuyant notamment sur de minutieuses (et productives) recherches menées aussi bien dans les archives nationales et départementales qu'auprès du Service historique de la Défense, l'auteur montre la vitalité déployée à l'époque par une nouvelle génération d'officiers et de gradés qui se spécialisent dans l'investigation judiciaire. Dans le même temps, les progrès accomplis par la gendarmerie en matière de motorisation, de télécommunication et de développement des fichiers criminels favorisent l'efficacité de ses enquêteurs. Fort d'une documentation abondante, le capitaine Haberbusch nous fait revivre cette époque et quelques unes des grandes affaires criminelles traitées alors par l'Arme. Eclairant et réellement passionnant.

 

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