RANC (Arthur)

Directeur de la sûreté générale

Né le 20 décembre 1831 à Poitiers (Vienne). Décédé le 10 avril 1908 à Paris. Etudes au collège de Poitiers, à l’école de droit et à l’école des Chartes à Paris. Républicain ardent, prend part à plusieurs manifestations démocratiques sous le Second Empire. Impliqué en 1853 dans le complot de l’Opéra-comique, acquitté de ce chef par le jury. Condamné ensuite par le tribunal correctionnel à un an de prison pour affiliation à une société secrète. En exil à Genève. De retour après l’amnistie de 1859. Correcteur à l’Opinion nationale. Collabore au Courrier du Dimanche, au Journal de Paris et au Réveil. Poursuites contre lui pour ses écrits polémiques. Se déclare le disciple de Blanqui. Après le 4 septembre 1870, devient maire du 9ème arrondissement de Paris. Chargé de mission, il quitte Paris en ballon le 14 octobre 1870. A Bordeaux, il est nommé par Gambetta directeur de la sûreté générale le 26 octobre 1870. Donne sa démission le 6 février 1871 après que Gambetta se retire du pouvoir. Elu représentant de la Seine à l’Assemblée nationale (8 février 1871). Elu le 26 mars 1871 membre de la Commune de Paris par le 9ème arrondissement. Siège à l’hôtel de ville jusqu’au 6 avril 1871. Ne prend part à aucun des derniers actes de la Commune. Elu le 30 juillet 1871 conseiller municipal du quartier Sainte-Marguerite, dans le 11ème arrondissement de Paris. Elu représentant du Rhône à l’Assemblée nationale (11 mai 1873). Prend la direction de la République française (octobre 1880). Elu député dans la 2ème circonscription du 9ème arrondissement de Paris (4 septembre 1881). Siège dans la majorité opportuniste. Inscrit pour les législatives d’octobre 1885 sur les listes opportunistes de la Seine.  Il échoue, comme au scrutin complémentaire du 13 décembre 1885. Fonde en avril 1888 avec Clemenceau et Jules Joffrin une « Société des droits de l’Homme » contre « l’aventure boulangiste ». Elu sénateur de la Seine (4 janvier 1891). Rédacteur au Radical. Collabore à La Dépêche et l’Aurore. Elu sénateur de la Corse (15 février 1903). Fondateur, puis président du groupe de la gauche démocratique. Directeur de l’Aurore à partir de mars 1905 et jusqu’à sa mort. Romancier et historien.

 

Portrait et sources : Archives de la préfecture de police E A/13 IX

 

Bibliographie et extraits :

 

- ROBERT (Adolphe) et COUGNY (Gaston) - sous la direction de – Dictionnaire des parlementaires français 1789-1889, 5 tomes, Paris, Bourloton éditeur, 1890, tome 5 : « [En tant que directeur de la sûreté générale,] il organise un service de renseignements et de contre-espionnage militaire qui lui permit de présenter à la délégation de Tours un état exact des forces prussiennes autour de Paris. Un des principaux actes de son administration fut l’arrestation du prince de Joinville qu’il fit reconduire à Saint-Malo où il fut embarqué pour l’Angleterre ».

 

- EULOGE (Georges-André) – Histoire de la police, des origines à 1940, Paris, Plon, 1985, p. 223.

 

- JOLLY (Jean) - sous la direction de – Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940 (8 tomes), Paris, Presses Universitaires de France, 1960.

 

- LE CLERE (Marcel) - "La direction de la sûreté générale sous la IIIème République" dans Les Directeurs de ministères en France (XIX-XXèmes siècles), p. 99-106, Genève, Librairie Droz, 1976, p. 99.