"Police en Algérie" 

(délégation animée par Roger Le Doussal) 

 

« En 2012 - année du 50e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie - notre délégation a enregistré une grosse déception et deux satisfactions.

Je vais commencer par ces dernières car elles concernent des points qui vont faire progresser notre connaissance de ce qu'a été l'activité de la police et le comportement des policiers durant cette guerre. Le premier point fait suite à la motion que nous avions adoptée lors de notre dernière assemblée le 14 décembre 2011. 

Elle demandait au ministre de l'Intérieur de "faciliter l'accès des archives aux chercheurs travaillant sur l'histoire de la police" et notre président lui avait ensuite écrit pour attirer l'attention sur mon cas, car j'attendais alors depuis 7 mois une réponse à une demande de dérogation pour des cartons dont j'estimais la consultation nécessaire afin de documenter une communication que je devais faire en mars aux Invalides lors d'un colloque "De Gaulle et l'Algérie" - colloque dont les actes ont été publiés en septembre chez Armand Colin.

La vérité oblige à dire que notre motion n'a guère fait trembler les colonnes du Temple, puisque c'est seulement 5 mois plus tard - et après avoir fait un recours à la CADA - que j'ai pu obtenir la dérogation demandée. Il reste que c'est une avancée précieuse car, en ouvrant l'accès aux 77 cartons des archives de la mission C, elle autorise l'étude d'un volet très important puisque ce sont 3270 membres de l'OAS qu'en 6 mois cette mission a déféré à leurs juges.

Le second motif de satisfaction est que, au début de 2012, le Directeur général a bien voulu répondre favorablement à ma demande de bénéficier, pour la recherche du nombre et des identités des policiers tués ou disparus en Algérie, des facilités identiques à celles accordées en 2009 à notre camarade Luc Rudolph pour la recherche des policiers résistants. La Direction des Archives de France m'a donc accordé une dérogation générale pour accéder aux dossiers professionnels des policiers concernés et depuis lors -grâce au soutien de M. Sylvain Manville à qui j'exprime ici ma reconnaissance- les travaux avancent.

Il appartiendra à notre délégation d'examiner en 2013 l'usage qui en sera fait. Elle aura peut-être aussi à donner son sentiment sur la grosse déception éprouvée par les policiers anciens d'Algérie suite à l'inauguration -express et sans discours- faite par le ministre de l'Intérieur le 9 mai dans la cour Beauvau d'une plaque "Aux policiers victimes du devoir hors du territoire métropolitain", libellé qui est évidemment assez éloigné de l'esprit de la motion adoptée lors de notre assemblée générale du 15 décembre 2010 et libellé qui fait des quelque 1200 policiers tués à l'occasion de cette guerre, en Algérie et en métropole, les âmes errantes d'un conflit qui est ainsi gommé de l'Histoire. Par le canal de l'AHFPN, et je remercie Patrick Hamon d'avoir transmis mes demandes, j'avais suggéré au cabinet du Ministre que le flou de ce libellé diplomatique soit compensé par l'inscription sur la plaque du nombre des victimes et des dates 1954/1962. Ce ne fut pas retenu, pas plus que ne fut retenu, pour un discours ministériel, le pourtant très aseptisé texte que je vais vous lire. Rassurez-vous, il est bref : "On ne peut aujourd'hui dévoiler cette plaque sans se reporter au temps où la France eut à décoloniser son ancien Empire et spécialement à ces années 1954/1962 qui furent si douloureuses.

Elles le furent pour l'Algérie, elles le furent pour la France et elles le furent pour les policiers. Durant ces 8 ans, sous deux Républiques, ce furent 9 chefs de gouvernement, qui, de Pierre Mendès France à Georges Pompidou tracèrent la politique de la Nation et ce furent 11 ministres de l'Intérieur qui, de François Mitterrand à Roger Frey, eurent la lourde responsabilité de dire aux policiers où était leur devoir et comment l'accomplir. 



C'est au nom de ces 11 ministres qu'aujourd'hui je dévoile cette plaque destinée à fixer dans notre souvenir le sacrifice de ceux qui, en servant avec courage et loyalisme, payèrent de leur vie leurs missions de protection des  populations civiles et de sauvegarde des institutions de la République. Comme souvent dans les grands drames collectifs, on ne sait pas exactement combien ils furent mais la Société française d'histoire de la Police tient pour un minimum le chiffre de 1200 dont environ la moitié étaient des musulmans : commissaires, inspecteurs, gradés, gardiens et CRS mais aussi personnels de ces Groupes Mobiles de Sécurité dont les cadres rapatriés contribuèrent au développement de notre Protection civile. Par rapport aux effectifs que le Ministère engagea, en résidence ou en mission, le pourcentage des policiers tués ou disparus fut le double de celui des militaires -ce qui, compte tenu des modalités du conflit, ne doit pas surprendre. Le premier policier tué le fut à Philippeville - aujourd'hui Skikda - le 24 décembre 1954. Les neuf derniers furent enlevés à Oran le 5 juillet 1962. Et, entre temps, le 31 mai 1961, en assassinant le commissaire central d'Alger, de nouveaux acteurs étaient venus aggraver une situation où le choc des intransigeances et l'escalade des cruautés n'avaient que trop longtemps étouffé la raison. Depuis que le général de Gaulle a mis fin à cette guerre, 50 ans ont passé. Le temps de l'Histoire est venu et avec lui celui de l'unanimité dans la reconnaissance de la Nation et de la République. C'est le sens qu'a cette plaque." 

 

 

"Police et Seconde Guerre mondiale"

(délégation animée par Luc Rudolph)


Le travail de recensement systématique des policiers de la Sûreté nationale membres de réseaux de Résistance lancé depuis  l'année dernière par Luc Rudolph, grâce à l'appui du Directeur général de la Police nationale qui a mis à disposition deux officiers réservistes, devrait aboutir à la publication d'un ouvrage sur le sujet en 2014. Luc Rudolph signale l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir en énumérant les sources archivistiques (SHD, AN, Fonds départementaux, Musée de la Résistance, etc.). Enfin, il remercie l'Association des anciens combattants et résistants du  ministère de l'Intérieur et son président, Jean-Paul Bachet, ainsi que Michel Salager, président de la Société lyonnaise d'histoire de la police, pour leur aide précieuse.

 

"Site Internet"

(activité animée par Charles Diaz)

Ouvert depuis près de quatre ans, le site Internet de la SFHP a reçu depuis lors des milliers de visiteurs. Le nombre des visites annuelles reste stable depuis deux ans après la forte mais passagère période ayant suivi son lancement. Il contient à ce jour 987 articles (expositions, colloques, autres évènements d'actualité, notices biographiques, chroniques de lecture, etc.) et 209 liens. Lui-même bénéficie de plus en plus de liens installés par d'autres sites.

Un très important effort d'iconographie a été fait puisque le site contient plus de quatre cent photographies ou autres images. Les commentaires intéressants (notamment à propos de chefs de police) reçus sur notre site ont été inclus dans les articles concernés. Le nombre des commentaires déplacés a pour ainsi dire disparu. En revanche, le site (mais il n'est pas le seul dans ce cas) est régulièrement assailli  par des SPAMs (plus d'une centaine chaque semaine, en anglais pratiquement tous) qui exigent un nettoyage régulier qui prend du temps car il faut éviter de détruire un message intéressant.

L'alimentation du site en informations d'actualité est primordial. C'est le cas grâce à des universités, des collectivités, grâce aussi à la "lettre des amis de la police (et de la gendarmerie)" de Jean-Marc Berlière, grâce à la Société lyonnaise d'histoire de la police ou encore grâce au Musée et archives de la préfecture de police. Merci à eux tous et merci aux membres de l'association qui contribuent également à cette information.

47 demandes de renseignement ou d'aide émanant du public ont été reçues sur la boîte mail du site et ont été traitées. Elles ont concerné dans plus de 50% des cas des demandes d'aide pour des recherches à caractère historique, souvent liées au milieu familial. D'autres demandes émanent de chercheurs scolaires ou universitaires (23% des cas) ou de journalistes ou producteurs de documentaires (18%). Plusieurs articles (sur des lectures, sur la participation à un colloque, etc.) proposés par les membres de l'association ont été placés sur le


Pour l'avenir, il paraît indispensable de proposer des pages en anglais sur le site et de travailler sur la création d'un « musée virtuel », ce qui représente un important chantier à mener avec la délégation sur le « Patrimoine ».  site. Ils seront naturellement toujours les bienvenus.

 

"Patrimoine"

(activité animée par Patrick Hamon)

La délégation lance, avec l’accord du directeur général de la police nationale, une campagne de recensement des objets du passé, lieux de mémoire et lieux de fiction policières. En collaboration avec le Service historique de la police nationale, il propose aux correspondants de la police, retraités ou d’active, d’adresser à la délégation des documents photographiques légendés en rapport avec les trois catégories précitées. Cette démarche en forme d’inventaire vise à la constitution d’un musée virtuel de la police, lequel sera visitable en ligne sur le site de notre association.

 

 

"Renseignement"

(délégation animée par Jean-Pierre Meyer)


"Cette année encore, j’ai le plaisir de vous rendre compte des travaux accomplis par le groupe « renseignement » de la SFHP. Au préalable, je voudrais rappeler le mandat que nous nous sommes fixé, il y a quelques années déjà : «  Les politiques de contre ingérence de 1850 à 2000 »

Au cours de l’année 2012 le groupe a fait effort dans quatre directions :

1. Amélioration du travail de synthèse accompli par Max Moulin sur la « chronologie des différentes époques au cours desquelles des politiques de contre ingérence ont été mises en œuvre ». Ce travail qui laisse apparaitre une alternance de périodes à dominante militaire ou policière, est en cours de finalisation. Il sera déposé sur le site de la SFHP. [Intervention de Max Moulin pour quelques commentaires]   

2. Poursuite de l’étude menée par Philippe Comte sur « l’infiltration soviétique dans la police française ». [Intervention de Philippe Comte pour quelques commentaires]                            

3. Définition des thèmes à étudier avec les étudiants de la Sorbonne avec l’aide d’Olivier Forcade. Il s’agit : «  Vers la création d’un contre espionnage militaire 1870/1918 » ; « Activités des services face aux illégaux (personnes implantées sous une fausse identité) des pays de l’Est 1945/1990 » ; « Les nouveaux adversaires et la contre ingérence 1945/2000 » ; « Les conséquences géopolitiques de l’opération FAREWELL ».


Comme vous pouvez le constater, ces sujets sont d’intérêt militaire et policier, en conformité avec les origines des membres actifs de notre groupe. 4. Participation au colloque FAREWELL sur le thème déjà évoqué précédemment des conséquences géopolitiques de cette affaire. Actuellement nous en sommes au stade de l’exploitation des résultats de ce colloque. Les principaux extraits des enregistrements des différentes interventions pourront être placés sur le site de la SFHP. Pour la clarté du compte rendu, précisons que ce colloque était organisé conjointement avec IEHEC, AASSDN, SFHP, ANAJ-IHEDN, la Sorbonne et McAfee le sponsor. [Intervention de Bruno de Blignières pour quelques commentaires. Il recherche notamment des contributeurs éventuels pour compléter les diverses interventions du colloque par des témoignages ou des travaux de chercheurs peu ou pas connus qui auraient déjà travaillé sur les conséquences géostratégiques de l’affaire, sans mettre en péril les services concernés encore aujourd’hui]. Pour l’année 2013, les axes de travail déjà évoqués seront poursuivis dans la mesure des disponibilités des acteurs du groupe."