L'historien Jacques Le Goff, médiéviste mondialement reconnu, vient de nous quitter à 90 ans. La meilleure façon de rendre hommage à cet inventeur (avec d'autres tels que Jacques Revel et Emmanuel Le Roy Ladurie) de "la nouvelle histoire" est de conseiller à nos lecteurs le dernier essai qu'il a offert au public avec cette question : Faut-il vraiment découper l'histoire en tranches? Il reprend là son vieux combat contre les découpages artificiels du passé par les historiens de tous poils, des découpages qui ne sont jamais neutres. Il écrit " Périodiser l'histoire est un acte complexe, chargé à la fois de subjectivité et d'effort pour produire un résultat acceptable par le plus grand nombre." Il ajoute "Reste à savoir si l'histoire est une et continue ou sectionnée en compartiments". Son érudition (les exemples choisis sont un vrai régal) et sa clarté d'analyse font des quelque 200 pages de cet essai une profonde source de réflexion et d'inspiration. Il a vraiment su là passer en beauté le relais aux nouvelles générations.