Réintégré dans la police, il est affecté à la direction générale de la sûreté nationale en qualité de commissaire de police et contribue, dans les rangs de la direction de la police judiciaire, à plusieurs importantes enquêtes de l'époque.


Dans le même temps, il débute des travaux d'études et de recherches qui, quelques années plus tard, vont se traduire par la publication de plusieurs ouvrages d'importance. C'est d'abord Les tatouages du "Milieu", un livre conçu avec Robert Giraud et Robert Doisneau où le texte et la photographie fonctionnent comme une "spectrale projection de l'humain" (Editions de la Roulotte, 1950).


C'est ensuite, en 1962, une Histoire de la Gestapo  (chez Fayard) qui va devenir une véritable référence sur le sujet, une assise que d'autres historiens viendront complèter, approfondir, et sur certains points réajuster dans les décennies suivantes.


Suivront encore Trafics et crimes sous l'Occupation (Fayard, 1968), une période que les travaux de Jacques Delarue n'ont cessé de fouiller, de décortiquer dans sa complexité. Son passé, ses connaissances, son expertise le rendaient tout indiqué pour être conseiller de Louis Malle sur le film Lacombe Lucien (1974), à partir d'un scénario de Louis Malle et de l'écrivain Patrick Modiano, que l'Académie Nobel vient de distinguer.

Jacques delarue est appelé comme témoin de l'accusation au procès de Klaus Barbie, à Lyon, en 1987 et laissera derrière lui nombre de notes personnelles sur le sujet, aujourd'hui mises à la disposition des chercheurs.

L'historien (devenu policier à la retraite) s'est également intéressé à l'activité terroriste de l'OAS. On lui doit L'attentat du Petit-Clamart (La Documentation Française, 1990, avec Odile Rudelle) et L'OAS contre De Gaulle (Fayard, 1994).


Officier de la Légion d'Honneur et commandeur dans l'Ordre national du Mérite, c'était un homme de conviction et de combat. En 1979, en plein débat national (et houleux) sur la peine de mort, il publie Le métier de bourreau (Fayard), et écrit en conclusion du livre, "Depuis mille ans, la peine de mort n'a pas cessé de faire la preuve de son inefficacité. Alors, si nous envoyions la guillotine rejoindre les potences et les roues d'antan?" Deux ans plus tard, il est entendu...


Traduits en plus d'une dizaine de langues et publiés dans le monde entier, les ouvrages de Jacques Delarue sont toujours là, à portée de main et de lecture. Une autre façon de ne pas l'oublier.