de l'école nationale supérieure de police de Saint-Cyr-au-mont-d'Or (Rhône) - son amour de l'histoire, son goût du travail soigné, des recherches sérieuses et des analyses poussées, objectives et claires.

Ses nombreux ouvrages historiques ne donnent qu'une faible idée des sujets qui la passionnaient, de ses questionnements sur la société et sur les Hommes. "Les historiens sont trop souvent victimes de l'ivresse des profondeurs, leur sujet de prédilection les mange tout entiers, les empêche bien souvent de voir clair, de prendre de la distance." Cela l'inquiétait, tout comme l'intrusion de la politique dans l'Histoire,  une "récupération " qu'elle jugeait indécente et dangereuse.

Arlette Lebigre savait aborder les domaines les plus complexes, tels les arcanes de la Justice criminelle du 17e siècle, avec cette finesse que seule donne une grande maîtrise du sujet. Sa familiarité avec ses périodes historiques de prédilection était incroyable. "En tant que femme et qu'historienne, j'ai toujours eu un gros faible pour Nicolas de La Reynie, le premier lieutenant général de police de Paris sous Louis XIV, mais je crains qu'il ne soit trop vieux pour moi" s'amusait-elle à dire. Elle savait parler avec justesse des choses simples de la vie et nous en a donné quelques exemples avec les personnages secondaires de ses trop rares romans (Meurtres à la cour du Roi-Soleil et Meurtres sous la Fronde) qu'on découvrait drôles et féroces à l'égard des Grands mais le coeur bon. C'était son clin d’œil à Shakespeare.

Notre tristesse est profonde.

Le bureau et tous les membres de la Société française d'histoire de la police adressent leurs très sincères condoléances à la famille vers qui vont leurs pensées.