SARTINE (Antoine, Raymond, Jean, Gualbert, Gabriel de)

Lieutenant général de police de Paris

Né à Barcelone en 1729. Décédé le 7 septembre 1801 à Tarragone. Marié le 9 juillet 1759 à Marie Anne Hardy du Plessis. Conseiller au Châtelet de Paris, puis lieutenant criminel et maître des Requêtes. Devient lieutenant général de police de Paris le 21 novembre 1759. Sa magistrature est une des plus longues. Il reste en place jusqu’au 30 août 1774. La police prend à son époque une plus grande extension sous tous les rapports et les vues du lieutenant général de police s’étendent à des soins plus constants notamment en matière de salubrité, de propreté ou encore de sûreté dans Paris. On lui doit des règlements concernant, entre autres, les boucheries de banlieue (18 décembre 1759), les abus de recrutage à Paris (27 mars 1760), la police des limonadiers, cabaretiers et billards publics (29 octobre 1760 et 28 février 1761), l’organisation des services des gardes, pompes et sapeurs pompiers (1767). Il organise en 1771 la Garde de Paris.

Sartine débute la construction de la halle aux blés, crée une école gratuite de dessin pour les ouvriers et commence à faire installer des réverbères. Il passe cependant pour avoir nettement développé la police secrète au point de placer des « mouchards » au sein même des familles.

Après avoir quitté la lieutenance générale de police, il devient ministre de la Marine ce qui est une promotion sans précédent, sans doute due aux intrigues de cour. Il ne laisse pas en tant que ministre de hauts faits derrière lui même s’il a eu à ce titre à conduire les guerres d’Amérique. Le comte d'Alby quitte la France durant la Révolution pour s’éteindre en Catalogne.

Sources : Archives de la préfecture de police E /A 16

Portrait : gravure de la préfecture de police

Ouvrages (où il est cité) et extraits :

- BUISSON (Henry) – La police. Son histoire, Vichy, Imprimerie Wallon/Paris, Nouvelles éditions latines, 1950, p. 66-67 : « Le successeur de Bertin de Bellisle fut un aventurier catalan, Antoine Sartinez, devenu chevalier de Sartines. Il incarna la police et fut le magistrat qui convenait à cette époque. Il avait des agents dans toute l’Europe et même en Amérique et aux Indes. Il eut le génie des indicateurs. Sachant interroger, il avait le grand art de ne parler que succinctement et il arrivait à connaître ce qu’il ne savait pas par des réticences qui laissaient croire qu’il était plus instruit qu’il ne l’était. »

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de – Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Âge à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 194-196 et notice biographique signée Arlette Lebigre, p. 854-855.

- CHASSAIGNE (Marc) – La lieutenance générale de police à Paris, thèse de droit, Paris, 1906, Genève, Slatkine, Megariotis Reprints, 1975.

- SAINT-EDME (Edme-Théodore BOURG dit) – Biographie des lieutenants généraux, Ministres Directeurs généraux, chargés d’arrondissements, préfets de la police en France, Paris, Houdaille, 1829.