CARLIER (Pierre, Charles, Joseph)

Chef de la police municipale (préfecture de police), préfet de police

Né le 16 mars 1794 à Champigny-sur-Yonne (Yonne). Mort le 31 mars 1858 à Sens (Yonne), chez son gendre, M. Petitpas, notaire. Fils de Pierre Carlier, cultivateur puis négociant, et de Marie Faguet. Marié à Bérénice Pauline Hann. Fait ses débuts dans une maison de commerce de Rouen. Agent de change à Lyon. Commissaire de police à Paris (28 avril 1831). Nommé chef de la police municipale à la préfecture de police (arrêté du 10 mai 1831). Donne sa démission en 1833 et revient à Lyon où il est employé dans une compagnie d'assurances contre l'incendie. Nommé agent de change à Lyon, en remplacement de M. Colomb, démissionnaire (26 février 1836). En 1848, après son élection, le Prince-Président Bonaparte le nomme de nouveau chef de la police municipale à la préfecture de police (21 décembre 1848) et, l'année suivante, préfet de police (8 novembre 1849 - installé le 11 novembre 1849). Sa démission de préfet de police n'est pas acceptée par l'Empereur le 10 janvier 1851. Commandeur de la Légion d'Honneur (15 septembre 1851). Quitte ses fonctions en octobre 1851, quelques semaines avant le coup d'Etat du 2 décembre. Est nommé commissaire extraordinaire, membre de la Commission consultative (décret du 13 décembre 1851) et chargé avec deux autres commissaires d'étudier l'état politique des départements, dans le Cher, la Nièvre et l'Yonne. Nommé conseiller d'Etat à son retour de mission (25 janvier 1852). Membre de la commission chargée d'étudier tous les travaux nécessités par l'ouverture de la rue de Rivoli (décret du 26 mars 1852). Membre de la commission des Céréales instituée par le ministre de l'Intérieur, de l'Agriculture et du Commerce (12 juillet 1852). Par décret du 2 février 1853, l'Empereur désigne 7 conseillers d'Etat (dont Carlier) chargés, dans le prolongement du décret du 25 mars 1852 sur la décentralisation administrative, de constater l'influence de l'application de ce texte sur les différentes branches du service public dans les préfectures. Conseiller général de l'Yonne (canton de Villeneuve-L'Archevêque) d'août 1852 jusqu'à sa mort. Maire de Thorigny sur Oreuse (Yonne).    

Portrait : Archives de la préfecture de police


Sources : Archives de la préfecture de police, E A / 22 II


Ouvrages (dans lesquels il est cité) et extraits :


- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de - Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen Age à nos jours, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, notice d'Edouard EBEL (page 600) : "Il est nommé préfet de police le 8 novembre 1849 et réorganise la police de la capitale en épurant une seconde fois, après Rébillot, les agents nommés sous Caussidière. Il fait aussi augmenter le nombre des sergents de ville afin de resserrer la surveillance. Carlier joue un rôle politique important dans la répression des émeutes parisiennes en 1850."

- CANLER (Pierre) - Mémoires de Canler, ancien chef du service de la sûreté, Paris, Hetzel, 1862, tome 2 : "M. Carlier, qui, dans sa vie publique, s'est montré sous des couleurs si sévères, était dans l'intimité le meilleur homme du monde, d'une douceur et d'une bienveillance extrême (...). J'ajouterai que je n'avais jamais connu de fonctionnaire qui possédât autant que lui la conscience du devoir."


- LE CLERE (Marcel) - Histoire de la police, Paris, 1947 : "Après une succession de têtes falotes (...), on se décida à faire appel [à la tête de la préfecture de police] à un technicien : Carlier, chef de la police municipale".


- BUISSON (Henry) - La Police, son histoire, Paris, 1951, page 235.