MAUPAS (Charlemagne-Emile, de)

Préfet de police, ministre de la police générale

Né à Bar-sur-Aube (Aube) le 8 décembre 1818, dans une famille de négociants. Son père a été maire de Bar-sur-Aube et représentant d'une circonscription de l'Aube au Corps Législatif de 1852 à 1861. Mort à Paris le 19 juin 1888. Etudes de droit à Paris. Publie en 1841 une brochure intitulée "Considérations sur le système des impôts". Entre dans l'administration comme sous-préfet d'Uzès (23 décembre 1844). Sous-préfet de Beaune (27 décembre 1847). Perd son poste en 1848. S'attache étroitement au parti bonapartiste et devient un homme de confiance de Louis-Napoléon Bonaparte. Sous-préfet de Boulogne-sur-mer (1849). Préfet de l'Allier (20 novembre 1849). Préfet de la Haute-Garonne (7 mars 1851). Préfet de police (26 octobre 1851). "Fut admis dans les conciliabules secrets où l'exécution du coup d'Etat fut décidée et préparée avec le Prince-Président." Sa proclamation du 4 décembre 1851 met en garde les fauteurs de troubles, rebelles au coup d'Etat : "Habitants de Paris (...) L'état de siège est décrété. Le moment est venu d'en appliquer les conséquences rigoureuses (...)". Ministre de la Police Générale (22 janvier 1852). Donne 92 avertissements aux journaux politiques, étend la juridiction des commissaires de police. Son ministère est supprimé le 10 juin 1853. Envoyé extraordinaire du gouvernement à Naples, près la cour des Deux-Siciles avec le titre de ministre plénipotentiaire (22 juin 1853). Elevé à la dignité de sénateur le 21 juin 1853. Il prêtera serment de sénateur le 4 avril 1854. Se fait remarquer au Palais du Luxembourg "par l'ardeur de ses sentiments conservateurs et dynastiques". Est chargé en septembre 1860 de l'administration des Bouches-du-Rhône, en remplacement du préfet Besson. Relevé de ses fonctions à sa demande en décembre 1866. Grand Croix de la Légion d'Honneur (28 décembre 1866). Président du conseil général de l'Aube jusqu'en 1870. La chute du Second Empire l'écarte du Sénat en septembre 1870. Candidat impérialiste aux législatives le 20 février 1876, sans succès. Candidat officiel du gouvernement du Seize-Mai aux législatives du 14 octobre 1877 dans l'arrondissement de Bar-sur-Aube où il échoue également. Adhère à la politique boulangiste juste avant son décès.


Auteur : Mémoires sur le Second Empire, Paris, Dentu, 1884-1885, 2 volumes.

Portrait : Archives de la préfecture de police

Sources : Archives nationales F1 bI 170 12, Archives de la préfecture de police E A/ 22 III

Ouvrages (où il est cité) et extraits :

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de - Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen Age à nos jours, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, notice de Marcel Le Clère (page 766) : "Fort en paroles, d'un abord assuré, il est en réalité un piètre exécutant et même un poltron. S'il met assez bien sur pied le coup de main qui, dans la nuit du 2 Décembre, envoie une quarantaine de commissaires de police arrêter la soixantaine de députés farouchement hostiles au bonapartisme, il fait preuve de la plus grande indécision et de manque de sang-froid dans le combat de rues qui suit".

- BOUTEILLER (Paul) - sous la direction de - Histoire du ministère de l'Intérieur, de 1790 à nos jours, Paris, La Documentation française, 1993, p. 75 : "Le 30 janvier 1852, un ministère de la Police avait été créé et confié à Maupas ; il est chargé de surveiller tout sans rien administrer et il ne diminuera pas le pouvoir du préfet ; il a pour mission de signaler les écarts à réprimer, les négligences à stimuler, les améliorations indispensables à introduire. Les départements sont regroupés en régions à la tête desquelles est placé un inspecteur général de la police. En fait, la police traque les sociétés secrètes."

- BUISSON (Henry) - La Police, son histoire, Paris, 1951, pages 224-225.