GENTIEN (Pierre)

Chef des compagnies républicaines de sécurité

 

Né le 16 novembre 1901 à Paris 8ème (Seine). Décédé le 17 juillet 1989 à Flagy (Saône-et-Loire).  Elève-officier à l'école militaire de Saint-Cyr (108ème promotion "Souvenir" - 1921-1923). Officier d'active dans la Cavalerie (habilité à la conduite d'automitrailleuse de reconnaissance en juillet 1932). Affecté en Syrie avec le grade de capitaine. En fonction "à la direction de l'arme" au début de la guerre, en 1939. Capitaine, chef du service automobile du 5ème régiment de dragons à Mâcon en septembre 1940.

Promu commandant, marié (son épouse Chantal Lauras, résistante en Saône-et-Loire, se verra décerner la Croix de Guerre)  et père de trois enfants, il rejoint la Résistance (réseau "Alliance") après la dissolution de son régiment en novembre 1942, assure  dans sa propriété le camouflage d'une "quantité considérable de matériel militaire", organise le passage de la ligne de démarcation pour des résistants et fournit des renseignements précieux  aux Alliés, jusqu'à être dénoncé.

Entré dans la clandestinité (et utilisant, faux documents à l'appui, le pseudonyme de Pierre Germain), recherché par l'Occupant nazi, il part en août 1943 rejoindre les Forces Françaises Libres à Alger.

Il y parvient après avoir été interné durant trois mois dans de très difficiles conditions au camp de Miranda, près de Burgos, en Espagne.

Il prend contact avec la Section du Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA) à Alger après son arrivée en Afrique du Nord et accomplit dès lors nombre de missions : direction de l'entraînement des agents envoyés en métropole, liaisons entre les troupes alliés et la Résistance pour la préparation des opérations de débarquement et la progression ultérieure. Lors d'une de ces missions, il est victime d'un accident d'avion dans le secteur de Marignane et blessé à la jambe. Il en gardera toujours des séquelles.

Chargé "de la mise sur pied et du commandement de la section française de la Special Force n° 4 auprès de la VIIe armée américaine", il est cité à l'ordre de l'Armée pour avoir "su donner à ce détachement une remarquable impulsion",  lui permettant "d'assurer, avec une efficacité exceptionnelle, les liaisons avec les FFI et toutes les sections spéciales qui lui étaient imparties. Au moment de l'avance sur Lyon et Amberieu, a pris avec une audace raisonnée l'initiative de se porter à travers les zones occupées par l'ennemi, à plus de 150 kms en avant des éléments allés, réalisant dans la région de Cluny la première liaison avec un détachement des forces spéciales des armées de débarquement de Normandie".


Nommé lieutenant-colonel, puis colonel, Pierre Gentien devient le premier chef des compagnies républicaines de sécurité nouvellement créées, le 8 décembre 1944. Il reste à leur tête jusqu'au 15 février 1947.

Réintégré au ministère de la Guerre, il est chef de corps du 2ème Hussards de 1951 à 1953, sert ensuite dans le contre-espionnage et achève sa carrière militaire en 1959, à l'état-major du groupe de subdivision de Dijon (7ème région militaire).

Décédé en 1989, le colonel Gentien est inhumé dans le caveau familial au cimetière de Flagy (Saône-et-Loire).

"Cet homme taiseux, comme le qualifie son fils Louis, n'a pas laissé de traces écrites sur son passé."


 

 

Photographies : Communiquées par M. Alain Crosnier, Amicale des Vétérans et Anciens Combattants de la Compagnie Républicaine de Sécurité de Vaucluse.

 

Sources : - Travaux de recherches de M. Alain Crosnier

- Archives nationales, répertoire 19860095/1 - 19860095/19 

- Service historique de la Défense, Division Défense, GR 28 P 2

Bibliographie:

- CROSNIER (Alain) – La Lettre du Vétéran, n° 44, décembre 2014, article intitulé "Sur les pas du Colonel Pierre Gentien, premier chef des CRS".

- DELIRY (Claude) – Pierre Deliry ou la force de la prière (22 septembre 1943 - 21 août 1944), Edition du Souvenir, Imprimerie RGB à Meursault (Côte d'Or), 1989, pages 22 et 36.