L'exposition embrasse une très large période qui va du XVIIème siècle jusqu'à la fin du XXème siècle. Elle montre comment l'imaginaire du secret et de l'espion (à commencer par le singulier Chevalier Charles d'Eon, barbouze de Louis XV) s'est transformé au cours du temps. Elle fait apparaître aussi les enjeux politiques, militaires et diplomatiques de cette "administration du secret" et donne une approche de la symbolique du pouvoir qui s'est construite autour des missions "très spéciales" commandées par l'Etat.

Du secret de l'Etat "imaginé et caricaturé" aux diplomaties parallèles, des techniques de cryptage aux abus en tous genres, plusieurs thèmes sont abordés par l'exposition qui permet de découvrir des lieux mal connus du public et de mettre au jour leur organisation. Symbole ultime du secret, l'intérieur du PC du sous-marin nucléaire  "Le Redoutable" est révélé grâce à une immersion visuelle des plus captivantes.

De nombreux documents inédits et objets exposés pour la première fois (provenant des fonds des Archives nationales, d'organismes gouvermentaux et d'institutions publiques, ou prêtés par de nombreuses institutions patrimoniales françaises) permettent notamment au visiteur de connaître les réalités de terrain des agents qui travaillent aux missions secrètes. Parmi les pièces rares ainsi présentées, on notera par exemple une boîte à chiffrer et à déchiffrer datant du règne d'henri II (1557).  

Le commissariat scientifique de l'exposition a été confié à Sébastien-Yves Laurent, professeur d'histoire contemporaine à la faculté de droit et de science politique (Université de Bordeaux) et à Pierre Fournié, conservateur général du patrimoine, responsable du département de l'action culturelle et éducative des Archives nationales. Pour en savoir plus.



A noter la récente parution (Archives nationales et Nouveau Monde Editions) d'un ouvrage à l'iconographie superbe reprenant le titre de cette exposition et présentant cinq contributions qui en complètent l'approche et  la réflexion.