de l'école nationale supérieure de police de Saint-Cyr-au-mont-d'Or (Rhône) - son amour de l'histoire, son goût du travail soigné, des recherches sérieuses et des analyses poussées, objectives et claires.
Ses nombreux ouvrages historiques ne donnent qu'une faible idée des sujets qui la passionnaient, de ses questionnements sur la société et sur les Hommes. "Les historiens sont trop souvent victimes de l'ivresse des profondeurs, leur sujet de prédilection les mange tout entiers, les empêche bien souvent de voir clair, de prendre de la distance." Cela l'inquiétait, tout comme l'intrusion de la politique dans l'Histoire, une "récupération " qu'elle jugeait indécente et dangereuse.
Arlette Lebigre savait aborder les domaines les plus complexes, tels les arcanes de la Justice criminelle du 17e siècle, avec cette finesse que seule donne une grande maîtrise du sujet. Sa familiarité avec ses périodes historiques de prédilection était incroyable. "En tant que femme et qu'historienne, j'ai toujours eu un gros faible pour Nicolas de La Reynie, le premier lieutenant général de police de Paris sous Louis XIV, mais je crains qu'il ne soit trop vieux pour moi" s'amusait-elle à dire. Elle savait parler avec justesse des choses simples de la vie et nous en a donné quelques exemples avec les personnages secondaires de ses trop rares romans (Meurtres à la cour du Roi-Soleil et Meurtres sous la Fronde) qu'on découvrait drôles et féroces à l'égard des Grands mais le coeur bon. C'était son clin d’œil à Shakespeare.
Notre tristesse est profonde.
Le bureau et tous les membres de la Société française d'histoire de la police adressent leurs très sincères condoléances à la famille vers qui vont leurs pensées.
Commentaires
En entendant ,sans regarder, l émission l ombre d un doute sur les empoisonneuses, j ai été saisie par cette voix à la fois si agréable et qui a réveillé en moi de Vieux souvenirs et j ai regardé ma tablette et j ai retrouvé ce beau visage de Madame Lebigre que j ai eu le privilège d avoir comme professeur à la faculté de Clermont-Ferrand... je suis aussitôt allée sur Internet où j ai appris qu' elle nous avait quittés en 2017.... J en ai éprouvé beaucoup de peine..... Jamais des cours ne m ont autant captivee. Il ne s agissait pas de cours en fait mais bien de moments privilégiés et si vivants et dont je me souviens encore...je voudrais juste témoigner auprès de ses amis et de sa famille - qui ne l ignorent évidement pas - de ce qu' elle était vraiment vraiment une très très grande dame ..... et dont je garderai toujours un souvenir particulièrement ému et plein de reconnaissance ... quelle chance d avoir pu profiter de son savoir et de cette façon, si merveilleuse et dynamique ,de nous le faire partager.... il était important et juste ,à mes yeux, de trouver un moyen de le dire à ses proches... cordialement
claire barge