ALBERT (Joseph, François,

Ildefonse, Rémond d')

Lieutenant général de police de Paris

Né en 1722 à Ille sur Têt (actuel département des Pyrénées-Orientales) au sein d'une famille de baillis. Mort le 9 décembre 1790 dans la même commune. Issu de la petite noblesse de province, réussit en 1745 le concours pour une chaire de droit civil et de droit canon à l'Université. Avocat, professeur de droit. Intendant du Roussillon. Président de la Chambre du Domaine du Conseil Souverain du Roussillon. Conseiller à la 2ème chambre des Requêtes du Parlement de Paris (11 août 1764) "après avoir été sans doute attiré par Bertin". Commissaire du Domaine (20 décembre 1767). Intendant du Commerce (1769). "Il est un spécialiste de la question des grains". Donne sa démission en 1770, "déclarant qu'il ne peut recevoir de traitement pendant que ses collègues conseillers étaient en exil".

Rentré au Parlement à l'avènement de Louis XVI, il reprend son poste d'intendant du Commerce le 24 août 1774. Soutenu par Turgot, il reprend la charge de lieutenant général de police de Paris (14 mai 1775) pour remplacer Lenoir en disgrâce.Abandonne cette charge en juin 1776 avec le retour de Lenoir. Sous sa courte lieutenance générale de police : suppression des maîtrises et jurandes, suppression des corvées, suppression des racoleurs, nouvelle division de la ville de Paris en quartiers, arrondissements et cantons, règlement sur la vente dans les halles et marchés, institution des ateliers de charité, propreté des rues par un système qui anticipe la poubelle, réglementation des maisons de tolérance, adoucissement du sort des prisonniers qu'il va visiter dans les différentes prisons.

Maître des Requêtes (charge acquise le 18 août 1775 de Joly de Fleury). "C'était un homme de mérite, doux, partisan des idées libérales, ennemi du système des pratiques, alors le seul connu, ami de Turgot et des partisans de ce ministre patriote". Appelé au Conseil de Chancellerie et de Librairie (22 août 1785) puis au Bureau des Grains (17 juin 1787). Conseiller d'Etat (1788). Oeuvre d'écrivain en collaboration avec Malesherbes. Malade, il revient dans sa région natale en 1790 et décède en décembre 1790 "dans la maison où il est né". 

Portrait : Archives de la préfecture de police 

Sources : Archives de la préfecture de police, E A 16

Bibliographie (ouvrages où il est cité) et extrait :

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean), ouvrage collectif  sous la direction de - Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Age à nos jours, Paris, Robert Laffont, 2005, pages 546-547, notice biographique signée Edouard Ebel : "Albert se signale par son activité multiforme et quelque peu désordonnée. Il interdit ainsi le stationnement prolongé des voitures des blanchisseuses dans les rues de Paris. Il étudie encore divers projets de bacs à ordures d'un maniement plus commode, mesures qui ne revêtent aucune urgence. Son inexpérience est à la mesure de son zèle : c'est ainsi qu'il décide précipitamment de supprimer, en octobre 1775, sa brigade mondaine. C'est toutefois dans le domaine des moeurs qu'il s'illustre en élaborant le projet d'étatiser la prostitution (...)."

- BUISSON (Henry) - La police. Son histoire. Vichy, Imprimerie Wallon/Paris, Nouvelles éditions latines, 1950. 

- RAISSON (Horace) - Histoire de la police de Paris, Paris 1844.