Voici, brièvement relatées, les principales actions salvatrices à l'égard de plusieurs familles juives de cet ancien combattant de la Grande Guerre en poste  durant l'Occupation au commissariat de Soissons où il est chargé des dossiers des étrangers (voir photo ci-contre).

Saül (dit "Charles") Knoll est né en Pologne en 1908 et émigre en France en 1922. Son épouse Hélène, quant à elle, est née en 1911 à Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne où ils se sont mariés en 1932. Deux ans plus tard naît leur fille Danièle. La famille part s'installer à Soissons, dans le département de l'Aisne, où Charles Knoll ouvre un commerce de fruits et légumes tandis que le foyer s'agrandit avec l'arrivée de quatre autres enfants : Roger (né en 1936), Jacques (en 1939), Gérard (en 1940) et Claudine (en 1942).

En 1939, Charles Knoll s'engage dans un régiment de volontaires étrangers (il sera naturalisé français après-guerre, en 1947). Revenu à Soissons après l'armistice de juin 1940, il tente de faire fonctionner son commerce mais se heurte aux autorités qui appliquent les lois infâmes prises par L’État vichyste. En 1941, un administrateur provisoire est nommé. Les temps sont très durs pour la famille, même si Mme Knoll est aidée par la jeune Marguerite Noémi qui restera à ses côtés durant toute la période de l'Occupation.

En juin 1942, averti par le gardien de la paix Charles Létoffé, en poste au commissariat de Soissons,  d'une imminente opération de police dont il est l'un des objectifs, Charles Knoll s'enfuit à Limoges.

Résistant appartenant au Mouvement de Libération du Nord sous les ordres de Kléber Vitu, chef de groupe parmi les résistants du Soissonnais, le gardien Létoffé est en charge du fichier des étrangers au commissariat de sécurité publique de Soissons. Nécessairement informé à ce poste des préparatifs de rafles contre les familles juives, il n'hésite pas à prévenir celles-ci avant le déclenchement des opérations.

Hélène Knoll, ses enfants et la fidèle Marguerite, également en danger, partent se réfugier dans l'arrière-boutique sans confort d'une surface de 20 m2 des parents d'Hélène à Boulogne-Billancourt. Charles Knoll les rejoint un peu plus tard. Ils restent cloîtrés là jusqu'à la fin de la guerre, aidés par Marguerite qui sert de lien avec l'extérieur.

A leur retour à Soissons après la libération du pays, la famille Knoll découvre que leur appartement  a été pillé et leur commerce occupé.

Le policier Charles Létoffé a également aidé d'autres familles juives, les Wajsfelner, les Cahen et a recueilli à son domicile en juillet 1942 le couple Glas, le sauvant ainsi de la menace nazie.

Découvrez la liste complète des 68 policiers et gendarmes "Justes parmi les Nations" établie par la SFHP. Pour en savoir plus

 

 

 

 

Une exposition itinérante, placée sous le haut-patronage de Mme Simone Veil et intitulée "Désobéir pour sauver", retrace le dramatique sort réservé aux familles juives durant la Seconde Guerre mondiale et illustre à travers 19 panneaux les actions de sauvetages menées à bien par des policiers et des gendarmes. Pour en savoir plus.