BERRYER (Nicolas, René, seigneur de Ravenoville)

Lieutenant général de police de Paris


Né en 1703. Conseiller au Parlement de Paris, il est reçu maître des Requêtes en 1739. Il devient président du grand Conseil en juin 1743. Il succède à Feydeau de Marville comme lieutenant général de police de Paris le 27 mai 1747, tout en étant Conseiller du Roi en ses conseils et maître des Requêtes.

En tant que lieutenant général de police, il augmente la garde à pied et à cheval établie pour le maintien de l’ordre à Paris, au moment ou des bruits d’enlèvements d’enfants suscitent des émeutes dans la capitale. Ses deux principales innovations sont, d’une part, l’utilisation de repris de justice comme « informateurs » et, d’autre part, la division du travail dans son personnel en vertu du principe que « l’officier toujours chargé des mêmes besognes y contracte une habitude, y met pour lui-même un ordre et y acquiert des connaissances qui font qu’il s’en acquitte beaucoup mieux, plus facilement et avec plus de célérité ».

Il crée en vertu de ce principe un bureau de sûreté destiné « à procurer à tous les particuliers qui pouvaient avoir été volés, la faculté de faire parvenir, sans frais, leurs plaintes. Les commissaires étaient obligés de recevoir gratis les déclarations des plaignants et de les faire passer à ce bureau ».Ayant quitté la charge de lieutenant général de police le 29 octobre 1757, il est fait secrétaire d’Etat au département de la Marine (1er novembre 1757), puis Garde des Sceaux de France (10 octobre 1761). Il décède d’apoplexie à Versailles le 15 août 1762, âgé de 59 ans.

Sources : Archives de la préfecture de police E /A 16

Portrait : gravure de la préfecture de police

Ouvrages (où il est cité) et extraits :

- BUISSON (Henry) – La police. Son histoire, Vichy, Imprimerie Wallon/Paris, Nouvelles éditions latines, 1950, p. 65-66 : « Courtisan consommé, Berryer entreprit pour distraire la Pompadour de lui remettre le journal quotidien des maisons closes. Cependant, la sûreté était médiocre dans Paris et Berryer accusé de dureté devant « la grande quantité des amendes qu’il infligeait sans miséricorde voulu réagir pour diminuer le nombre des vagabonds et des mendiants, les archers arrêtèrent paraît-il, des fils de bourgeois, ce qui déclencha une véritable mutinerie. »

- AUBOUIN (Michel), TEYSSIER (Arnaud) et TULARD (Jean) - sous la direction de – Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen-Âge à nos jours, Paris, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2005, p. 191, 194, 196 et notice biographique signée Arlette Lebigre, p. 569-570.

- CHASSAIGNE (Marc) – La lieutenance générale de police à Paris, thèse de droit, Paris, 1906, Genève, Slatkine, Megariotis Reprints, 1975.

- SAINT-EDME (Edme-Théodore BOURG dit) – Biographie des lieutenants généraux, Ministres Directeurs généraux, chargés d’arrondissements, préfets de la police en France, Paris, Houdaille, 1829.