Après quoi, ils forment un cortège qui s'avance vers le Palais-Bourbon et sa Chambre des Députés, avant d'être arrêté et dispersé à hauteur du quai des Tuileries par la garde à cheval placée là en barrage et par l'intervention de leurs collègues des brigades de réserve. Des horions sont échangés qui vaudront notamment une blessure légère au directeur de la police municipale Paul Guichard, une arrestation (celle du gardien Leubas) et sept suspensions avec passage devant le conseil de discipline.

"Une scandaleuse manifestation" titrera Le Figaro du 12 décembre. Le même jour L'Humanité fait à sa une dans l'ironie avec un dessin intitulé "La peine du talion" (voir ci-dessus) où le préfet de police (Armand Naudin, à l'époque) menace ses troupes "rebelles" qu'il a dans un récent passé lancé sur les grévistes et manifestants du Bâtiment : "Et, vous savez, si ça se renouvelle, je vous fais charger par les gars du Bâtiment".

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IL Y A ... 100 ANS AUSSI  : Naissance de la Commission internationale de police criminelle (CIPC), ancêtre d'Interpol


A l'invitation du préfet de police de Vienne et ancien chancelier fédéral d'Autriche Johann Schober, 138 délégués sont invités à participer en septembre 1923 dans la capitale autrichienne à un congrès international de police criminelle, deuxième du genre après celui organisé par Albert 1er à Monaco en 1914, et resté sans lendemain en raison du déclenchement du premier conflit mondial. Le 7 septembre, les délégués adoptent les statuts proposés et vont ainsi donner naissance à une Commission internationale de police criminelle (CIPC) qui se choisit Johann Schober comme président (il le restera jusqu'en 1932) et Vienne comme ville-siège. 

Dans les années suivantes, les polices allemande, anglaise, belge, bulgare, danoise, espagnole, polonaise, mais aussi new-yorkaise, turque ou japonaise adhèrent officiellement à la CIPC qui vote en 1927 une résolution invitant les pays adhérents à se doter chacun d'un Bureau Central National (BCN) qui sera le correspondant sur place de la Commission. 

En 1928, la France rejoint ce dispositif international de police criminelle plutôt bancal au départ (statuts flous, conditions de financement non prévues,...). Un arrêté ministériel du 18 décembre 1928 place le Bureau Central National français au sein du Contrôle général des services de recherches judiciaires, ancêtre de la direction centrale de la police judiciaire d'aujourd'hui.

L'Anschluss qui survient en 1938 (l'Allemagne hitlérienne avale l'Autriche) fait tomber cette organisation entre les mains du régime nazi (et de ses sbires, Heydrich en tête) qui en transfère le siège à Berlin en 1940. La CIPC sortira affaiblie de cette sombre période comme de son prolongement avec les premières années de la Guerre Froide, ne comptant alors que 50 pays adhérents. 

En juin 1956, elle change d'appellation et adopte un nouveau statut (voir encart ci-dessus).  L'Organisation internationale de police criminelle (OIPC) INTERPOL est née et comptera plus de 120 membres vingt ans plus tard, ayant alors son imposant siège à Saint-Cloud, en banlieue parisienne (voir photo ci-contre). Enfin, le 27 novembre 1989, le président de la République d'alors, François Mitterrand, inaugure le nouveau siège d'Interpol à Lyon (Rhône).

Quatre hauts fonctionnaires de police français (par ordre chronologique : Louis Ducloux, Marcel Sicot, Jean Népote et André Bossard) ont assuré le secrétariat général de la CIPC, puis de l'OIPC-Interpol, sans discontinuité de 1946 à 1985. 


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IL Y A ... 70 ANS  : Un Office des Stups voit le jour en France

Dans le prolongement du décret du 30 août 1951 portant publication du protocole adopté en octobre 1948 par les Nations Unies à l'effet de placer sous contrôle international certaines drogues, un décret interministériel (Intérieur, Justice, Affaires étrangères, Finances, Défense nationale, mais aussi Santé publique et Outre-mer) n° 53-726 du 3 août 1953 institue auprès de la direction générale de la sûreté nationale au ministère de l'Intérieur un "office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants".

Chargé de "centraliser tous les renseignements pouvant faciliter la recherche et la prévention" de ce trafic et de coordonner toutes les opérations tendant à sa répression, notamment en liaison étroite avec les douanes et la gendarmerie, l'OCRTIS relève de la direction de la police judiciaire (11 rue des Saussaies à Paris 8ème) et va être, dans un premier temps, rattaché à la 2ème section de sa sous-direction des affaires criminelles (groupe C). Par la suite, au début des années 1970, sous l'autorité du contrôleur général François Le Mouël, l'office s'étoffe pour lutter contre la French Connection et devient la 7ème section (puis 7ème division) de la PJ nationale que vont diriger des "patrons" tels que Michel Richardot, Bernard Gravet ou encore Alain Tourre. Aujourd'hui installé à Nanterre, il s'appuie sur un important réseau d'officiers de liaison spécialisés affectés dans des zones qui présentent un intérêt stratégique.

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IL Y A ... 50 ANS : Création du service central de la police de l'air et des frontières

Un arrêté ministériel du 1er août 1973 porte création d'un service central de la police de l'air et des frontières (voir logo ci-contre) "placé sous l'autorité d'un chef de service directement rattaché au directeur général de la police nationale".

Au début des années 1970, la PAF (comme on dit dans le jargon policier) est  une composante, une sous-direction (ayant son siège 98, boulevard Victor Hugo à Clichy, dans les Hauts-de-Seine) de la direction centrale des renseignements généraux. En novembre 1972, une circulaire du ministre de l'Intérieur Raymond Marcellin la détache des Renseignements Généraux et la place sous l'autorité du sous-directeur Marcel Brunet. L'arrêté d'août 1973 confirme et rend définitive cette autonomie. Le service central de la police de l'air et des frontières (ancêtre de la direction centrale de la police aux frontières d'aujourd'hui) est confiée à sa naissance au contrôleur général Gabriel Cham.   

Cette réforme se traduit, entre autres choses, par une réorganisation de l'échelon central de la PAF qui compte, outre un état-major, trois sections désormais intitulées "Application de la réglementation", "Gestion opérationnelle et prévisionnelle", "Liaisons opérationnelles".

Dans tous les grands domaines couverts par la Police de l'Air et des Frontières (et en particulier la surveillance des entrées et sorties de France, par voie terrestre, maritime ou aérienne), ces sections se répartissent le travail de coordination et d'exploitation de l'activité des services territoriaux qui sont constitués par sept secteurs correspondant aux  zones de défense, par des services départementaux et par des services placés "sur les aéroports à grand trafic international relevant de l'Aéroport de Paris".

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IL Y A ... 170 ANS : Un décret du 21 juin 1853 crée une direction de la police générale au ministère de l'Intérieur qui récupère les attributions du ministère de la Police, créé en janvier 1852, alors confié à Maupas avant de disparaître (une nouvelle fois) dix-huit mois plus tard.

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IL Y A ... 130 ANS : Un décret du 11 août 1893 transforme le "service d'identification anthropométrique" que dirige son créateur Alphonse Bertillon (voir photo ci-contre) en "service de l'identité judiciaire" de la préfecture de police. Il rassemble 36 employés et policiers qui se répartissent sur 1710 m2 de bureaux et de combles mis à leur disposition du quai des Orfèvres au quai de l'Horloge. En mars de l'année précédente, le bertillonnage a connu son heure de gloire en permettant l'identification de l'anarchiste et poseur de bombes Claudius-François Koenigstein alias Ravachol.  

En cette même année 1893, le 11 juillet, le préfet de Seine-et-Oise Louis Lépine prend les commandes de la préfecture de police de Paris pour y rester (sauf durant un intermède où, de 1897 à 1899, il devient gouverneur général d'Algérie et conseiller d'Etat) jusqu'à sa retraite de préfet en mars 1913. 

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IL Y A ... 80 ANS : La loi du 27 novembre 1943 institue "un service de police technique relevant de la direction générale de la police nationale [créée par Vichy le 23 avril 1941] chargé de rechercher et d'utiliser les méthodes scientifiques propres à l'identification des délinquants".

Ce service comporte des services régionaux et locaux d'identité judiciaire, quatre laboratoires de police scientifique implantés à Lyon, Marseille, Toulouse et Lille, ainsi qu'un organisme central, le "service central photographique et d'identité de la Police Nationale".

 

 

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IL Y A ... 50 ANS : Par un décret n° 73-610 du 5 juillet 1973, l'inspection générale de la police nationale relève directement du ministre de l'Intérieur, de manière à étendre son champ de compétence à tous les personnels de la police nationale, y compris ceux de la préfecture de police. Moins d'un an plus tard, le 14 mai 1974, un arrêté ministériel replace l'inspection générale au sein des directions et services de la direction générale de la police nationale.

 

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IL Y A ... 40 ANS :   Création par un arrêté du 16 juin 1983 d'un conseil national de la formation de la police nationale placé sous l'autorité du secrétaire d'Etat chargé de la sécurité publique, Joseph Franceschi (assis au centre entouré des membres de son cabinet sur la photo ci-contre extraite de la Revue de la police nationale n° 118).  Composé des directeurs et chefs de services centraux de police, ce conseil dont le secrétariat est assuré par la direction de la formation des personnels de police (DFPP), a notamment pour mission d' arrêter la politique de formation des personnels et d'en fixer les orientations prioritaires sous la forme d'un programme annuel. Il ne connaîtra qu'une éphémère existence.

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IL Y A ... 30 ANS : Le décret n° 93-1030 du 31 août 1993 met fin à l'existence de la direction centrale de la police territoriale créée en février de l'année précédente à la direction générale de la police nationale dans le cadre du grand programme de "départementalisation de la police nationale". Ses composantes d'un moment (polices urbaines, renseignements généraux, police de l'air et des frontières) retrouvent leur autonomie.

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IL Y A... 20 ANS : Le service central des compagnies républicaines de sécurité devient une direction centrale des compagnies républicaines de sécurité par décret n° 2003-951 du 3 octobre. 

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